Photographie

L’agence Roger-Viollet intègre la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 26 juin 2017 - 473 mots

PARIS

PARIS [26.06.17] - Contrairement aux affirmations d’un syndicat, l’agence Roger-Viollet n’a jamais été réellement menacée. Un contrat de délégation de service public signé en 2015 entre la Parisienne de Photographie qui l’abrite et la Ville de Paris prévoit entre autres son rattachement à une institution de la ville.

Le communiqué du 19 juin 2017 de la CGT avait sonné l’alerte. « Menace de fermeture de l’Agence Roger-Viollet Parisienne de Photographie» titrait le texte du syndicat aussitôt repris par les médias. « Salariant 35 personnes hautement qualifiées, cette institution parisienne de renommée mondiale est en danger ! Le patrimoine culturel et les missions du service public une fois encore sacrifiés sur l’autel de la rentabilité », poursuivait le communiqué.

Or, de menace de fermeture de l’agence Roger-Viollet aux collections léguées par ses fondateurs à la Ville de Paris en 1985, il n’en a jamais été vraiment question. Le contrat de délégation de service public signé en 2015 par la Parisienne de la Photographie qui l’abrite et la Ville de Paris prévoie au contraire d’ici la fin 2017 son rattachement à une institution de la ville ou à la Direction des affaires culturelles (DAC). « Les parties conviennent que de nouvelles modalités de conservation du fonds Roger-Viollet pourront être adoptées avant l’échéance de la délégation de service public », stipule entre autres le contrat.

L’arrivée de l’échéance de ce contrat, le 31 décembre 2017, engageait par conséquent la Ville de Paris qui certes a tardé à faire connaître ses intentions. « Les collections de l’agence Roger-Viollet intègrent la Direction des affaires culturelles » dit-on à la Mairie de Paris. Cette décision fait donc des collections de l’agence Roger-Viollet un département patrimonial de la ville et entérine leur sortie de la Parisienne de Photographie, société publique locale en charge depuis sa création en 2006 de leur conservation mais aussi de la numérisation et diffusion de l’ensemble des collections photographiques et iconographiques des musées et bibliothèques de la Ville de Paris.

Ce sont les résultats financiers de l’activité de numérisation et de commercialisation fortement déficitaires de la Parisienne de Photographie (presque 600 000 euros en 2016 contre 130 000 euros en 2012) qui sont en ligne de mire de la Ville de Paris, et non l’agence Roger-Viollet. Depuis 2012, les déficits ne cessent de se creuser tandis que les subventions allouées par la ville s’accroissent. Cette situation est d’ailleurs à l’origine, lors du renouvellement en 2015 du contrat de délégation de service public, de cet autre paragraphe engageant la Parisienne de Photographie à de nouvelles orientations et de nouveaux objectifs.

« L’objectif n’est pas de torpiller mais de trouver une solution », dit-on à la Ville de Paris commanditaire fin 2016 d’un audit sur la situation et la gestion de la Parisienne de Photographie. Le conseil d’administration de la mi-juillet organisera des concertations entre les deux parties.

Légende photo

Vue de l'agence Roger-Viollet, rue de Seine à Paris © Photo LPLT - 2013 - Licence CC BY-SA 3.0

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