Royaume-Uni - Foire & Salon - Photographie

Photo London ouvre ses portes, fort du soutien des acteurs londoniens de la photographie

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 18 mai 2017 - 613 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [18.05.17] - La 3e édition de Photo London vient de s’ouvrir. La manifestation bénéficie plus que jamais du soutien des acteurs de la photographie britanniques, mobilisés pour faire de Londres pendant une semaine la capitale du médium mais aussi un marché à suivre dans ses développements.

Cette année encore, Photo London peut se flatter du soutien des acteurs londoniens de la photographie, de la même manière que les photographes britanniques, toutes générations confondues (de Cameron, Karen Knorr à Laura Pannack) bénéficient d’une belle représentation. La 3e édition ne déroge pas à ce principe qui prévaut depuis sa naissance, porté par ses fondateurs et directeurs Michael Benson et Fariba Farshad.

La proportion de galeries londoniennes est ainsi cette année nettement plus importante, soit un tiers des 69 galeries participantes. Elles passent même de 6 à 16 dans la section Discovery Gallery, qui a par ailleurs presque doublé son parterre d’enseignes par rapport à 2016.

Faut-il y voir une moindre capacité à mobiliser, notamment du côté des galeries américaines et françaises, avec l’absence remarquée d’Edwynn Houk et de Rose Gallery, de la Galerie Particulière, In Camera et Polaris, entre autres ? « Absolument pas, répond Michael Benson, le renouvellement fait partie de la vie normale d’une foire, comme les pauses. La présence inédite de Alison Jacques, Victoria Miro et Sprüth Magers est le signe que Photo London grandit d’une façon passionnante et dynamique. » Reste que les deux premières sont des enseignes londoniennes, Sprüth Magers disposant quant à elle d’un espace à Londres.

Cependant, force est de constater que pour sa première participation la puissante Sprüth Magers rivalisait en propositions rares avec celles d’Hamiltons, tandis que parmi les grands formats de la galerie Alison Jacques on décelait des inédits, à l’exemple du portrait de Robert Mapplethorpe par Karl Lagerfeld (1987) avec le mannequin Donovan(14 542 €).

L’invitation faite à l’association tokyoïte Yumiko Chiba donne aussi un des autres grands temps forts de la foire avec le duo Kazuo Kitai / Ryudai Takano, à l’instar du solo show consacré à Guy Bourdin par Frédéric Arnal de Louise Alexander Gallery - Guy Bourdin qui compte parmi les têtes d’affiche des ventes de Sotheby’s et de Christie’s durant Photo London.

Ailleurs, la grande inégalité d’un stand à un autre crée toutefois un déséquilibre et des écarts parfois vertigineux qui reflètent la culture photo et les goûts outre-Manche, fort différents de ceux affichés à Paris Photo ou à l’AIPAD à New York. Pour autant, Photo London recèle de pépites, dans une fourchette de prix extrêmement large. L’audace est également au rendez-vous, notamment chez Christophe Gaillard avec le solo show consacré à Rachel de Jood ou sur le stand de NextLevel avec Liz Nielsen, sélectionnée dans la section Discovery Gallery. Cette dernière est tout particulièrement réussie dans son choix de galeries et ses propositions pointues et rares de Woody Vasulka (Berg contemporary), notamment à Meghann Riepenhoff (EUQUINOM project) ou Peter Fraser (Large Glass) dont la série The Flowers Bridge (1982) a été réservée dès les premières heures de la foire par deux importantes collections privées.

De fait, les premiers achats ou premières options plus soutenus que l’an dernier pour certains montrent que Photo London se consolide. Invité quelques jours avant l’ouverture de la foire, après la désaffection de RifleMaker, Eric Dereumaux de la galerie parisienne RX constate la très bonne réception de Bae Bien-U auprès des collectionneurs. Il en va de même chez Polka ou chez School Galerie, bénéficiaires toutefois d’un bien meilleur emplacement que les deux premières années.

Quant à la question des conséquences du Brexit pour Photo London, le mur de la galerie de Michael Hoppen la traite avec un humour anglais délicieux porté, entre autres, par Martin Parr et Gerry Cranham. Non sans succès !

Information
Photo London, du 18 au 21 mai 2017 - Somerset House : photolondon.org

Légende Photo :
Guy Bourdin, Vogue Paris, 1977 © The Guy Bourdin Estate / Louise Alexander Gallery

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