Archéologie

Uzès : une mosaïque romaine transférée temporairement vers Nîmes sur fond de controverse

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 12 avril 2017 - 433 mots

UZÈS (GARD) [11.04.17] - Des archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont entamé mardi la dépose d'une mosaïque romaine exceptionnelle trouvée à Uzès (Gard), sur fond de controverse au sujet de la préservation du site, a constaté une journaliste de l'AFP.

La mosaïque de quelque 60 m2 découverte entre deux lycées, où la région Occitanie prévoit la construction d'un réfectoire et d'un internat, doit être stockée à Nîmes dans les réserves de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

Selon un communiqué de la région Occitanie, il s'agit d'une « étape incontournable visant à protéger, sauvegarder et restaurer ces vestiges archéologiques. » Mais plusieurs associations d'Uzès avaient demandé que la mosaïque soit maintenue sur le site et que les projets de construction soient interrompus. « Conformément à la règle pour les sites exceptionnels..., les mosaïques devraient être laissées sur place, en les protégeant, solution qui préserve l'intégrité du site et le met en valeur, quitte à obliger un promoteur à renoncer ou à modifier son projet », avait notamment souhaité le comité de quartier dans une lettre adressée à la fois à l'Unesco, au ministère de la culture, à la région et aux autorités préfectorales. « Notre première responsabilité est de protéger le patrimoine en assurant la préservation de la mosaïque d'Uzès. Cet ouvrage rare sera ensuite visible sans risque à Uzès, je m'y engage », a déclaré la présidente du conseil régional d'Occitanie Carole Delga alors que certains craignaient que ce témoignage du passé et cet atout touristique quittât définitivement la ville.

Après avoir été nettoyée, étudiée et restaurée à Nîmes, la mosaïque regagnera Uzès dans un délai non précisé pour y être présentée au public, dans un lieu qui sera défini par la Région, la municipalité d'Uzès et la Drac. Philippe Cayn, l'archéologue responsable des opérations de fouilles avait qualifié fin mars lors d'un entretien à l'AFP la mosaïque d'« exceptionnelle par sa taille, son époque et son état de conservation. » « Elle fait 60 m2, c'est une des plus grandes retrouvées dans le midi de la France, elle date du 1er siècle avant JC - l'époque de la conquête des Gaules par César, alors que les mosaïques sont souvent plus tardives et son parement est particulièrement soigné, dans un état de conservation remarquable », avait-il souligné. Cette mosaïque présente un décor raffiné constitué de riches motifs géométriques et d'animaux.

C'est en réalité un réseau de rues, des îlots d'habitations, des maisons de l'époque romaine qui ont été mis au jour par l'équipe de l'Inrap sur ce chantier qui a permis pour la première fois de documenter le passé gallo-romain d'Uzès, alors connue sous le nom d'Ucetia.

Légende photo

Maison Carrée, Nîmes, France © Photo F k100 - 2015 - Licence CC BY-SA 4.0

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque