Disparition subite de Sylvain Boyer, ancien directeur du Musée Calvet d’Avignon

Par Carole Blumenfeld · lejournaldesarts.fr

Le 1 décembre 2016 - 541 mots

AVIGNON (PACA) [01.12.16] - Le directeur du Musée Calvet d’Avignon de 2005 à 2015 vient de décéder brutalement. Il n’avait pas été renouvelé dans ses fonctions par la mairie. Plusieurs de ses pairs soulignent son engagement.

Directeur du Musée Calvet d’Avignon jusqu’en décembre dernier, Sylvain Boyer vient brutalement de disparaître à l’âge de 52 ans, la SNCF aurait évoqué « un accident de train » selon une source avignonnaise.
Major de sa promotion à l’Institut national du patrimoine en 1993, ce conservateur en chef du patrimoine avait d’abord été responsable du département de peintures anciennes du Musée de Picardie à Amiens, avant de rejoindre le Musée Calvet-Musée des Beaux-arts et d’archéologie d’Avignon dont il avait pris la direction en 2005.
La Mairie d’Avignon n’avait pas demandé il y a un an le renouvellement de son détachement, ce qui est relativement surprenant. La directrice de l’Ecole des Supérieure d’art d’Avignon, Dominique Boulard et le Directeur des Hivernales, Emmanuel Serafini ont d’ailleurs également mis à pied cette année.

Sylvain Boyer a alors intégré le bureau des réseaux territoriaux de la sous-direction de la politique des musées du Service des musées de France en mars 2016. Sa directrice, Marie-Christine Labourdette, a fait part au Journal des Arts de sa profonde tristesse : « Il va nous manquer. Sylvain Boyer qui était en charge à la fois des musées des Beaux-arts et des grands Châteaux-musées sur l’ensemble du territoire possédait une excellente connaissance des collections. Cet homme d’engagement répondait avec sensibilité et empathie aux sollicitations. Il était un de nos hussards des musées français ». Elle nous a fait part d’ailleurs d’une très jolie formule qu’il se plaisait à partager avec ses collègues : « Infuser, diffuser, jusqu’au plus profond du pays si possible, une ambitieuse politique publique en matière de Beaux-Arts. »

Sylvain Boyer avait réalisé un important travail en Avignon, assurant la publication des catalogues raisonnés des peintures nordiques du Musée Calvet avec Franck Guillaume, mais aussi très récemment des collections françaises du XVIe au XVIIIe siècle, publié en collaboration avec Georges Brunel.

Son voisin, Eric Mézil, directeur de la Collection Lambert en Avignon souligne également son rôle-clé avec Pierre Provoyeur dans l’entrée de la donation Marcel Puech au Musée Calvet : « Ce passionné d’histoire de l’art, d’une très grande rigueur intellectuelle et artistique, était dévoué à la tâche. Pour deux expositions très importantes, Les Papesses et Patrice Chéreau, Un Musée imaginaire, il a accepté de nous prêter avec une grande générosité des œuvres majeures, le seul buste de Camille Claudel qui n’avait jamais quitté le musée et La Mort du jeune Bara de David dont il refusait systématiquement le départ, par amitié et respect pour Yvon Lambert et élégance pour moi selon ses mots. Je suis effondré par cette nouvelle tragique. ». Michel Hilaire, directeur du Musée Fabre partage le même désarroi : « J’estimais beaucoup cet homme très engagé dont le passage en tant que stagiaire à Montpellier où il avait raccroché avec un goût remarquable les collections du XIXe siècle avant la rénovation du musée, avait été un immense plaisir pour nos équipes. Sylvain Boyer, pourtant conservateur d’Etat, avait fait le choix d’une carrière dans un musée de province et son investissement au Musée Calvet a été exemplaire. » 

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Sylvain Boyer © photo Alban Rudelin, musée Calvet, ville d’Avignon

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