Société

Le monde de la culture ébranlé par la victoire de Donald Trump

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 10 novembre 2016 - 496 mots

ÉTATS-UNIS

MONDE [10.11.16] – Les artistes ne sont pas les derniers à manifester dans la presse internationale ou sur les réseaux sociaux leur amertume ou colère après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

Mardi 9 novembre 2016, Donald Trump a remporté 290 grands électeurs contre 228 pour Hillary Clinton. Les Républicains ont par ailleurs pris le contrôle du Sénat et du Congrès américain. Qualifiée de « Brexit puissance trois » par l’intéressé, l’arrivée au pouvoir de l’homme d’affaires milliardaire ouvre une période d’incertitude.

Dans le tourbillon des réactions internationales, la sphère culturelle s’est aussi exprimée, à travers des images ou des mots. Shepard Fairey, illustre auteur de l’affiche « Hope » de soutien à Barack Obama en 2008 et plus récemment de l’affiche « idiocracy », a ainsi publié une longue tribune intitulée « un sombre virage » (A dark turn) dans laquelle il se désole du sort de sa nation : « J’ai regardé le résultat des élections avec incrédulité et désarroi. Je me sens découragé de reconnaître que, par ignorance ou haine, ou les deux, la majorité des électeurs américains ont adopté la xénophobie, le sexisme, le racisme et un candidat avec un narcissisme sans précédent, une expérience zéro dans la politique et une capacité nulle à se projeter dans les combats des Américains moyens ».

Jeff Koons, qui twittait encore mardi matin : « Tellement content de voter pour Hillary ce matin ! N’oubliez pas de voter ! » avec les hashtags #ImWithHer #VOTEHILLARY est certainement un autre grand déçu des résultats de ces élections, d’autant plus qu’il avait généreusement contribué au financement de la campagne de la candidate démocrate, tout comme Cindy Sherman, Marina Abramovic, Rashid Johnson, Deborah Kass ou encore Rashid Johnson.

The Art Newspaper a recensé d’autres réactions d’artistes sur les réseaux sociaux, à l’instar de Grayson Perry, lauréat 2004 du Turner Prize, qui a parlé à propos de Trump sur Twitter d’une « masculinité hors de contrôle et rétrograde » ou de David Shrigley, qui s’est révolté à sa manière en publiant sur Twitter un dessin d’une tête de mort sur une tarte à la pomme. Outre ces deux Britanniques, l’Allemand Wolfgang Tillmans s’est manifesté sur Instagram en postant l’image qui a fait le tour du monde en seulement quelques heures, la Statue de la Liberté tenant son visage entre ses mains. Le Brésilien Vic Muniz prenait quant à lui le parti d’afficher sur Instagram un écran noir.

Les conséquences de la victoire inattendue de Donald Trump sur le marché de l’art -ainsi que sur tous les secteurs- sont imprévisibles. Tout comme le politologue américain Daniel Warner
estime qu’« il est impossible de sonder un vote irrationnel », divers commentateurs affirment qu’il est impossible de prédire la politique que mènera Donald Trump, qui a délivré dans la nuit du 8 au 9 novembre un discours de victoire à contre-courant de sa campagne.

Les grandes ventes d’art impressionniste et moderne et d’art contemporain new-yorkaises de la semaine prochaine donneront peut-être un premier indice.

Légende photo

Andres Serrano, Donald Trump, 2003 - Courtesy de l'artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles

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