Foire & Salon

Art Up prend l’air normand

Par Éléonore Thery · lejournaldesarts.fr

Le 12 octobre 2016 - 600 mots

ROUEN

ROUEN (NORMANDIE) [12.10.16] - La foire d’art contemporain lilloise s’est exportée pour la première fois à Rouen, avec des propositions pour le moins hétérogènes. Un succès public mais un commerce peu actif.

Logo foire Art Up !
Logo de la Foire Art Up !

Installée depuis près de 10 ans à Lille, la foire d’art contemporain Art Up empruntait pour la première fois la route vers Rouen, pour y proposer une déclinaison du 7 au 9 octobre.

Un pari osé dans une ville de quelque 100 000 habitants, qui n’est pas un carrefour international comme peuvent l’être Lille ou Strasbourg (où se tient la foire St’art). « Rouen est la 6e métropole de France. On y recense beaucoup de collectionneurs, de résidences secondaires et des fortunes importantes. Elle est à la fois proche des Hauts de France et de la région parisienne. On me raconte d’ailleurs que les habitants du 78 vont plutôt au Zénith de Rouen qu’à celui de Paris ! » rétorque Didier Vesse, directeur artistique de la foire. « Rouen est une petite ville mais une très grande métropole, qui se positionne sur l’art, de l’impressionnisme au street art. Par ailleurs, la marque Normandie est l’une des plus connues du monde » ajoute Bruno Bertheil président de Rouen Expo Evénements, qui coproduit l’événement à hauteur de 50 %, aux côtés de Lille Grand Palais.

13 000 visiteurs avaient fait le déplacement au parc des expositions de la ville, rénové l’an dernier, pour rencontrer les 48 galeries participantes. On relève qu'un fort contingent (environ 70 %) des galeries, fidélisées par l’équipe d’Art Up, faisaient déjà partie de édition lilloise. 10 exposants étaient venus d’Ile-de-France, 7 des Hauts-de-France et 5 de l’étranger, avec des œuvres accessibles dès 200 euros.

Dans les allées, peu d’œuvres valaient malheureusement le détour pour qui fréquente les grandes foires internationales. La peinture, essentiellement figurative, d’Hervé di Rosa (AD, Montpellier ou Art to Be Galerie, Lille) à Li Baoxun (Dock Sud, Sète) était très présente, de même que la sculpture. Et comme à Lille ou Strasbourg, le street art était légion. Ainsi Berthéas Les Tournesols (Saint Etienne) avait elle accroché des œuvres de VLP, C215, M Chat ou Miss Tic, dont une belle pièce des années 1980. Curieusement, la photographie était quasi absente. De même il n’y avait pas d’espace, comme à Lille, réservé aux éditions, permettant de faire rimer propositions intéressantes et accessibilité des prix.

Parmi les galeries de la région, auxquelles Mam galerie (Rouen) ne s’était pas jointe, Duchoze (Rouen) présentait des toiles de Bengt Lindström quand CGB (Honfleur) alignait des pièces d’Arman, Combas, Othoniel ou de Philippe Druillet. A voir encore, la pieuvre géante de Laurent Martin faite de bois de palettes recyclé, installée sur le parvis, les toiles codées de Yi Ling chez Dock Sud (Sète) ou encore les œuvres cinétiques en métal peint d’Arièle Rozowsky chez Artop (Lille).

De l’avis général, le commerce est resté timide pour cette édition. « Le public était essentiellement constitué de badauds. Peu de gens voyaient les œuvres ou demandaient les prix. Mais nous avons tout de même eu l’impression d’allumer une étincelle ! » raconte Martin Bez, directeur de la galerie Dock Sud, qui a notamment cédé dès le vernissage un dessin de Josef Ofer à Emmanuel de Brantes. Installée à Rouen et Paris, la galerie Anne Perré est satisfaite de ce lancement, et du succès des toiles d’Antoine Correia. « C’est une première édition, il faut l’installer. L’idée d’une 3e foire de province est bonne » souligne Emmanuel Pons, directeur de la galerie.

La foire, quant à elle, semble être rentable avec sa cinquantaine de galeries. Elle a déjà donné rendez-vous aux Rouennais l’an prochain.

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