Béarn : un ancien hôtel de luxe haussmannien adjugé pour 10 000 euros

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 23 septembre 2016 - 379 mots

PAU (PYRÉNÉES-ATLANTIQUES) [22.09.16] - Un ancien hôtel de luxe de 175 chambres, typique de l'architecture haussmannienne du Second Empire dans le Béarn, mais en piètre état, a été vendu jeudi à Paris lors d'une adjudication judiciaire pour 10 000 euros.

L'ancien Hôtel des Princes de la cité thermale d'Eaux-Bonnes (Pyrénées-Atlantiques), construit en 1860 et qui accueillit l'impératrice Eugénie en 1861, est fermé depuis 1975, car en ruines. Et la mairie de la petite cité de 340 habitants n'avait pas les moyens de le prendre en charge : selon le maire, Stéphane Courtié, il faudrait pas moins de 20 millions d'euros d'investissement pour le mettre aux normes d'aujourd'hui.

Et il est vrai que l'Hôtel des Princes, un palace de 100 m de façade, témoin de l'ancienne activité thermale florissante des Eaux-Bonnes, offre aujourd'hui un triste spectacle : avec sa toiture éventrée. Il ne reste plus guère que l'escalier monumental, bien que gorgé d'eau et abîmé, où le visage de l'impératrice Eugénie est sculpté sur la pomme de sa rampe.

Inscrit aux Monuments historiques en 2002, l'hôtel fut vendu par la commune en 2003 pour 1,2 million d'euros à un promoteur, Robert Leroux. Mais, cette vente fut le centre d'une vaste escroquerie : le projet n'avait jamais vu le jour, le promoteur ayant été déclaré en cessation de paiement avant les premiers travaux.

L'affaire avait été jugée en 2015 au Tribunal de Pau, mais le promoteur était décédé entre temps. Son associé avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis et près de 500 000 euros de réparation à la commune des Eaux-Bonnes. Outre, la commune, une dizaine d'investisseurs y ont perdu des plumes, le préjudice total de cette escroquerie étant d'environ 1,2 million d'euros.

Ces dernières années le bâtiment avait été géré par le liquidateur de Robert Leroux, un mandataire parisien, Selaja MJA, qui avait tenté de le vendre à un million d'euros l'an dernier sans trouver preneur.

Jeudi, au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris, alors que sa mise à prix avait été fixée à 20 000 euros, l'ex-Hôtel des Princes est parti à seulement 10 000 euros, juste le prix de réserve. L'acquéreur est une société, dont le nom n'a pas été révélé, le droit de surenchère expirant dans seulement dix jours après l'adjudication d'aujourd'hui.

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque