Justice

Fin de partie pour un escroc de haut vol qui avait notamment filouté Opera Gallery

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 12 septembre 2016 - 520 mots

BRUXELLES (BELGIQUE) [12.09.16] – Dans une vaste escroquerie, la justice américaine a condamné le marchand d’art Gailord Bovrisse à payer 2,4 millions de dollars à Opera Gallery. L’individu a parallèlement été arrêté en Belgique, pour une autre arnaque.

Les tribunaux californiens ont condamné mercredi 7 septembre Gailord Bovrisse, un temps à la tête d’une galerie belge dénommée Pure Fine Arts, à payer la somme de 2,4 millions de dollars à Opera Gallery, qui détient 12 enseignes à travers le monde, rapporte le site artnet. Il devra aussi s’acquitter de 123 000 dollars de frais d’avocats.

Le président de la galerie, Gilles Dyan, ainsi que la société Najell Investments, poursuivaient pour escroquerie ce Français résidant en Belgique qui se prétendait marchand d’art. En juillet 2014, Opera Gallery lui avait acheté une toile de Marc Chagall (« L’âne musicien à Saint-Paul ») pour 400 000 dollars, prix également déboursé par la société Najell Investments basée à Chypre pour une autre toile de l’artiste (« Le Peintre au Chevalet à Saint-Paul de Vence »). Mais après réception des fonds via sa société new-yorkaise Golden Trade Fine Art, Gailord Bovrisse a finalement déclaré que les œuvres étaient des faux et a simplement disparu de la circulation, sans jamais les livrer et sans restituer l’argent reçu. Parallèlement, après trois ans d’enquête, le Français a été arrêté à Waterloo (Belgique) au lieu de son domicile le 25 août dernier et devrait prochainement comparaître devant la justice belge, rapporte le quotidien belge La Dernière Heure / Les Sports. Il est accusé d’avoir escroqué un amateur d’art directeur d’une agence de mannequinat bruxelloise, Pierre-Henry Caillavet. Les deux hommes se sont rencontrés à Bruxelles début 2013 et ont rapidement noué une relation de confiance après avoir conclu une première transaction fructueuse : la vente d’une œuvre de Victor Vasarely pour 125 000 euros, « un prix intéressant sans être fou » selon Pierre-Henry Caillavet.

Mais six mois après, le filou propose à l’homme d’affaires de s’associer pour acquérir des œuvres d’Anish Kapoor et lui demande de payer la moitié du prix dès la commande en affirmant qu’ils seraient livrés quelques mois après. Début 2014, Gailord Bovrisse promet une livraison pour le 10 janvier et en profite pour proposer une peinture d’Enrico Castellani pour 120 000 euros. Pierre-Henry Caillavet se laisse une fois de plus berner et verse l’argent. Les mois passent et aucune œuvre ne lui parvient. En mars 2014, il se rend au domicile du « vendeur » à Uccle (Bruxelles) mais l’intéressé a déménagé. Il reçoit un appel du Brésil quelques semaines plus tard pour l’informer « que le camion qui transportait les œuvres est tombé dans un ravin et a pris feu, et n’était pas assuré. », rapporte La DH. Gailord Bovrisse s’envole ensuite pour les Etats-Unis, où il arnaque Opera Gallery. Déjà condamné dans cette dernière affaire en juillet 2015, il se serait réfugié en France, où il aurait monté un commerce de produits de Luxe à Bordeaux. Aussi invraisemblable que semble son parcours, il a finalement été arrêté après avoir donné son numéro de téléphone français à la police belge puis placé sur écoute.

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