Nomination

Olivier Poivre d'Arvor nommé ambassadeur de France en Tunisie

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 20 juillet 2016 - 539 mots

TUNIS (TUNISIE) [20.07.16] – L’ancien directeur de CulturesFrance et de la radio France Culture, Olivier Poivre d'Arvor, a été nommé ambassadeur de la République française en Tunisie en remplacement de François Gouyette. Cette affectation à un poste convoité s’inscrit dans la tradition des « écrivains diplomates ».

Ambassadeur chargé de l’attractivité culturelle de la France depuis septembre 2015, Olivier Poivre d'Arvor a été désigné en Conseil des ministres ambassadeur de la France en Tunisie. Il prendra ses fonctions à Tunis début septembre, sous réserve de l’obtention de l’agrément des autorités locales. Il succédera à François Gouyette, en poste depuis 2012, et nommé en Arabie saoudite.

Olivier Poivre d’Arvor, 58 ans, homme de culture et globe-trotter, a enchaîné les postes importants au sein de la diplomatie culturelle : successivement directeur du centre culturel d’Alexandrie (1988-1990), puis de Prague (1990-1994) et de Londres (1994-1999), il a pris la tête de l’Association française d’action artistique (AFAA) en 1999. C’est lui qui, notamment, a renommé cette entité dépendant du Quai d’Orsay « CulturesFrance », « avec un "s" pour exprimer la diversité, accolé à France pour mettre en avant l’identité de notre pays », devenue ensuite Institut Français. Entre 2010 et 2015, il a dirigé la radio France Culture, puis est devenu président (non exécutif) du Musée national de la marine et donc ambassadeur chargé de l’attractivité culturelle en septembre 2015.

Dans l’entretien qu’il avait accordé à L'oeil en 2009, Olivier Poivre d’Arvor soulignait, au sujet de son expérience en Egypte : « je sortais de la société occidentale, je découvrais [l’arabe], l’islam, le sous-développement, l’analphabétisme, les migrations de population. Cela m’a beaucoup marqué et explique aujourd’hui encore mon intérêt pour la question Nord-Sud. »

C’est son premier poste d’ambassadeur, qui plus est dans un pays proche de la France et en situation difficile. Entourée de pays sous haute tension (Libye et l’Algérie), en proie au fléau djihadiste, et en pleine transition démocratique, la Tunisie est un territoire aux enjeux considérables pour la France – où la population d’origine tunisienne approche 700 000 personnes.

Après Boris Boillon, « wonder boy » proche de Nicolas Sarkozy remarqué pour son attitude peu orthodoxe entre 2011 et 2012, le poste d’ambassadeur en Tunisie avait été convoité par Yves Marek, connu dans le monde de la culture pour avoir lancé un programme d’expositions au Musée du Luxembourg, alors qu’il était conseiller pour la Culture du président du Sénat, Christian Poncelet, de 1998 à 2008. Mais à ce jeune diplomate né en Tunisie, le président de la République et le ministère des affaires étrangères avaient préféré François Gouyette, ancien ambassadeur aux Emirats et en Libye.

La nomination d’Olivier Poivre d'Arvor confirme la tradition française des « écrivains diplomates », une expression tirée du titre de l’ouvrage coédité par l’Institut français et la Direction des Archives du Ministère des Affaires étrangères. Il s’inscrit ainsi dans la lignée de Chateaubriand, nommé à l'ambassade de Rome par Bonaparte en 1813 ; de Paul Claudel, dont la carrière diplomatique l’a amené dès 1893 de New York à Bruxelles, en passant par Rio, Hambourg, Tokyo,… ou encore, plus récemment, du médecin et écrivain Jean-Christophe Rufin, nommé ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie en 2007 ; un poste refusé par Erik Orsenna.

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