La France veut créer une "bibliothèque universelle" du logiciel

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 4 juillet 2016 - 427 mots

PARIS [01.07.16] - La France a l'ambition de créer \"une bibliothèque universelle du logiciel\" libre et elle lance un appel à des partenaires éventuels pour l'aider à donner à ce projet une envergure mondiale, a annoncé l'Institut national de recherche en informatique (Inria).

Baptisé Software Heritage, la plateforme vise à collecter, organiser, préserver, et rendre accessible le code source de tous les logiciels disponibles publiquement. Le code source est en quelque sorte la recette de cuisine du logiciel.

Dans la discrétion, "nous avons décidé de lancer Software Heritage il y a plus d'un an et nous avons montré sa faisabilité", explique Antoine Petit, président-directeur général de l'Inria, dans un communiqué. Le site est désormais accessible

A ce jour, Software Heritage a collecté plus de 22 millions de projets logiciels et plus de 2,5 milliards de codes sources, ainsi que tout l'historique de leur développement.

Ces codes sources ne sont pas encore consultables par le public.

"Cela en fait déjà l'archive de code source la plus importante de la planète", relève l'institut public.

"Afin de déployer Software Heritage à l'échelle mondiale, il est temps maintenant d'ouvrir le projet à la contribution la plus large, nationale et internationale", souligne M. Petit.

Le géant américain Microsoft a déjà répondu présent. "Nous sommes fiers d'être l'un des premiers partenaires industriels à soutenir cette initiative et de mettre à disposition l'infrastructure Cloud Azure pour contribuer à assurer la robustesse et la disponibilité des données", déclare Jean Paoli, General Manager chez Microsoft Corp.

Des discussions sont en cours avec d'autres partenaires et "se présentent bien", indique à l'AFP Roberto Di Cosmo, directeur du projet au sein de l'Inria.

L'Inria a mis 1,5 million d'euros sur trois ans pour démarrer le projet. Ce sont "les premières briques" de cette "bibliothèque d'Alexandrie du logiciel", ajoute M. Di Cosmo, professeur d'informatique à l'Université Paris Diderot.

Pour que la bibliothèque prenne pleinement son essor, "il faudrait quelques millions d'euros ou quelques dizaines de millions par an", estime Roberto Di Cosmo. D'où l'appel aux bonnes volontés.

A terme, "Software Heritage pourrait devenir une fondation internationale sans but lucratif, défendant ce patrimoine de l'humanité que sont les logiciels", souligne-t-il.

La bibliothèque "permettra de préserver tout ce qui existe en matière de codes sources de logiciels libres. Mais aussi d'être toujours au courant de ce qui est en train de se faire. Et de chercher à améliorer la qualité des codes sources et à dépister d'éventuelles erreurs", explique M. Di Cosmo.

Elle sera utile aussi aux industriels qui disposeront d'un catalogue de codes sources. "Ce sera un instrument magique pour eux", estime-t-il.

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