L’artiste brésilien Tunga est mort

Par David Robert (Correspondant à Rio de Janeiro) · lejournaldesarts.fr

Le 7 juin 2016 - 335 mots

RIO DE JANEIRO (BRESIL) [07.06.16] - Atteint d’un cancer, le brésilien le plus familier de la scène française s’est éteint lundi à l’âge de 64 ans, à Rio de Janeiro.

Talentueux, brillant, provocateur, Antônio José de Barros de Carvalho e Mello Mourão, dit Tunga, était l’un des artistes brésiliens les plus connus et admirés des 30 dernières années. Il est mort à l’hôpital Samaritano de Rio de Janeiro, lundi 6 juin en fin d’après-midi, des suites d’un cancer.

La scène brésilienne pleure ce « dandy tropical » (A Folha de Sao Paulo) né dans le Pernambouc (Nord-Est du Brésil) mais carioca depuis 40 ans, qui a notamment représenté le Brésil à la documenta de Cassel en 1997.

L’artiste a entretenu des liens particuliers avec la France tout au long de sa vie, enrichis par la rencontre avec sa femme, française et sa longue collaboration avec la galerie Daniel Templon. De sa première exposition collective au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, en 1987, à sa présence au festival de Chaumont sur Loire l’année passée, Tunga n’aura jamais cessé de venir en France et d’y prodiguer son accent et son vocabulaire précieux. Pour ce lecteur assidu de Lacan ou Bataille, la littérature et la philosophie créèrent un lien avec la culture française bien avant que toutes les grandes institutions hexagonales ne lui déroulent le tapis rouge.

C’est au Jeu de Paume, avec une première grande exposition personnelle en 2001, que le public français fait sa connaissance. Au Musée du Louvre, il fut le premier artiste contemporain exposé en 2005, à l’occasion de l’année France-Brésil.

Il est à l’origine de l’ouverture d’Inhotim, pharaonique projet du milliardaire Bernardo Paz, qui a salué la perte d’un « immense ami ». Le plus grand musée à ciel ouvert du monde avait offert à l’artiste son second pavillon personnel en 2012. Peu après, le Centre Pompidou lui achetait et installait Lezart III, avant que Luhring Augustine ne lui consacre sa dernière grande exposition personnelle, à New York, en 2014.

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L'artiste Tunga installant une de ses oeuvres dans le Palacete Rodin, Bahia. © DIMUS Bahia.

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