Russie : détention prolongée pour l'artiste Pavlenski qui avait mis le feu à l'ex-KGB

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 28 avril 2016 - 361 mots

MOSCOU (RUSSIE) [28.04.16] - La justice a prolongé jeudi de six mois la détention préventive de l'artiste russe Piotr Pavlenski, au premier jour de son procès pour avoir mis le feu à une porte du siège du FSB, l'ex-KGB, a indiqué son avocate à Moscou.

Arrêté le 10 novembre à Moscou après avoir aspergé d'essence et incendié une porte du siège des services secrets pour dénoncer le contrôle qu'ils exercent, selon lui, sur la société russe, M. Pavlenski, 32 ans, risque trois ans de prison.

Adepte des performances artistiques à caractère politique, il s'était cloué la peau des testicules sur les pavés de la place Rouge en face du Kremlin en 2013 et s'était cousu la bouche en 2012 en soutien aux jeunes femmes du groupe Pussy Riot, condamnées pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Lors d'une audience préliminaire marquant le début de son procès, le tribunal moscovite chargé de l'affaire a prolongé sa détention jusqu'au 20 octobre, a annoncé aux journalistes son avocate Olga Dinzé.

L'avocate a par ailleurs rejeté l'accusation de "dégradation d'un site du patrimoine culturel", les portes incendiées par l'artiste datant selon elle de 2008.

La justice avait d'abord accusé M. Pavlenski de "vandalisme motivé par la haine idéologique" avant d'opter pour les charges actuelles. "Nous préférons (l'accusation de vandalisme motivé par) la haine idéologique car c'est impossible de ressentir quoi que ce soit d'autre envers la Loubianka", siège de l'ex-KGB, a déclaré Mme Dinzé.

A plusieurs reprises, Piotr Pavlenski a demandé que son délit soit requalifié en "acte terroriste", ce que la justice a refusé. Actuellement incarcéré dans la prison de Boutyrka à Moscou, il a passé un mois à l'institut psychiatrique Serbsky pour une expertise à l'issue de laquelle les experts l'ont déclaré "sain d'esprit".

Pavlenski est également sous le coup de poursuites judiciaires pour avoir brûlé des pneus à Saint-Pétersbourg en 2014, en écho à ceux brûlés par les manifestants pro-européens du Maïdan à Kiev.

Dans cet autre procès, Piotr Pavlenski a fait venir mercredi des personnes présentées comme des prostituées pour témoigner. "Pavlenski considère ce procès comme une farce", a commenté son avocate Olga Dinzé.

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