Suisse

La Suisse va financer des recherches sur les œuvres suspectes dans ses musées

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 27 janvier 2016 - 388 mots

BERNE (SUISSE) [27.01.16] – Pendant cinq ans l’Office fédéral de la culture va aider à hauteur de 2 millions de francs suisses les musées souhaitant réaliser des enquêtes sur la provenance de leurs œuvres potentiellement spoliées par les nazis.

Mis en lumière par l’affaire Gurlitt, le problème de provenance des œuvres potentiellement spoliées par les nazis va être pris à bras le corps par la Suisse. L’Office fédéral de la culture (OFC) va encourager durant les cinq prochaines années la recherche proactive sur la provenance des œuvres conservées dans les musées fédéraux, à hauteur de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros), révèle le site SwissInfo.

Le but est de sensibiliser les musées qui n’ont pas encore entrepris d’enquêtes approfondies sur l’origine de leurs œuvres et de les inciter à réaliser ces recherches. Selon un rapport fédéral datant de 2011, 25 musées (sur 326 ayant répondu à un questionnaire) ont estimé que des œuvres en leur possession pouvaient avoir été spoliées par les nazis, mais les demandes de restitution demeurent rares.

L’aide de l’OFC sera attribuée grâce à un concours auquel participeront les musées souhaitant mettre en place une enquête de provenance. Les demandes de contributions devront être déposées d'ici fin avril 2016. L’OFC choisira ensuite les projets qui bénéficieront d’une aide sur plusieurs critères : le prestige des institutions, l'importance des biens culturels, l'urgence des mesures, le rapport coût/utilité et le niveau d'autofinancement. En effet cette aide fédérale ne dépassera pas plus de la moitié du coût total des projets, avec un maximum de 100 000 francs (91 000 euros) et un minimum de 20 000 francs (18 000 euros) par projet.

Les résultats seront ensuite publiés, « afin de rendre ce processus transparent et responsable », a précisé Isabelle Chassot, directrice de l'OFC. Les musées ayant déjà réalisé des enquêtes sur la provenance de leurs collections seront soutenus dans la publication des résultats obtenus.

En France, l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait également souhaité faire du traitement des biens spoliés une priorité, en mettant sur pied en mars 2013 un groupe de travail sur la recherche proactive des propriétaires au moment de la spoliation. Le groupe avait remis ses conclusions en novembre 2014, et n’avait réussi à identifier que trois propriétaires d’œuvres MNR (Musées Nationaux Récupération) parmi les 85 sur lesquels il enquêtait.

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Isabelle Chassot, directrice de l'Office Fédéral de la Culture © Photo Ludovic Péron - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0

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