La mystérieuse collection d’art de la CIA

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 31 décembre 2015 - 381 mots

SAN FRANCISCO (ETATS-UNIS) [31.12.15] – Confrontée au refus de la CIA de communiquer des informations sur sa collection de peintures de la Washington School of Color, donnée à l’agence dans les années 1980, une artiste a tenté de reconstituer les vingt-neuf peintures.

Une aura de mystère plane autour des vingt-neuf peintures abstraites de la Washington School of Color, accrochées dans les couloirs du siège de la CIA à Langley, en Virginie. Depuis qu’elles ont été données à la CIA il y a trente ans, il est presque impossible de les voir ou d’obtenir des informations à leur sujet. C’est ce qu’a constaté l’artiste Johanna Barron, qui a tenté de reconstituer cette collection classée « top secret », relate le site Hyperallergic.

L’intérêt pour cette collection a démarré il y a plusieurs années, lorsque Johanna Barron a vu une photographie de deux peintures abstraites accrochés dans un couloir de la CIA. Elle a alors cherché à en savoir plus sur la collection d'art de l'agence, mais son site web ne comprend que de brèves notices sur quelques œuvres d'art seulement. Johanna Barron a alors déposé une requête via le « Freedom of Information Act » (FOIA), en espérant qu'ils allaient lui fournir plus de détails et des images. Mais en dépit de plusieurs autres demandes, la CIA a refusé à chaque fois de donner des informations ou des photographies de la collection Melzac.

Donnée dans les années 1980 par le collectionneur d'art Vincent Melzac, qui fut également directeur de la Corcoran Gallery de Washington, cette collection comprend des œuvres de Gene Davis, Thomas Downing, Morris Louis, Howard Mehring, Kenneth Noland, et Paul Reed. Le site de la CIA ne donne une notice que sur l'un des tableaux de Gene Davis « Black Rhythm » (1964).

Ce mystère a inspiré à l’artiste son projet en cours, baptisé « Acres of Wall », exposé en ce moment au Musée juif contemporain de San Francisco. Johanna Barron a tenté de reconstituer les vingt-neuf tableaux à partir de bribes de descriptions recueillies grâce à une recherche acharnée. Certains des tableaux recréés par l’artiste sont intentionnellement laissés partiellement noircis ou pixellisés, car elle ne pouvait pas trouver toutes les informations sur leur composition. Ils sont également accompagnés de ses vaines tentatives de communication avec la CIA, y compris ses lettres de rejet de la FOIA.

Légende photo

Johanna Barron, Gene Davis, Black Rhythm, 2015, acrylique, © Johanna Barron/The Contemporary Jewish Museum, San Francisco

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