Libération des 3 artistes tunisiens condamnés pour détention de cannabis

Par David Robert (Correspondant à Rio de Janeiro) · lejournaldesarts.fr

Le 29 décembre 2015 - 252 mots

TUNIS (TUNISIE) [29.12.15] - Fin novembre, la condamnation de trois artistes à un an de prison ferme avait ému l’opinion publique tunisienne. Ils ont été libérés le 21 décembre pour vice de procédure.

Dans le cadre de l’état d’urgence décrété après l’attentat survenu à Tunis le 24 novembre, plusieurs perquisitions et arrestations ont été menées dans toute la Tunisie n’épargnant par le milieu culturel. Atef Maâtallah, peintre, Fakhri El Ghezal, photographe et Ala Eddine Slim, cinéaste, ont été arrêtés puis condamnés à un an de prison ferme. La justice a abandonné les charges de terrorisme qui pesaient sur eux mais requalifié celles-ci en possession et consommation de stupéfiants, après la découverte de… 2 grammes de cannabis.

La campagne de mobilisation lancée par le milieu artistique tunisien et le relais qu’en ont donné plusieurs médias internationaux ont donné de l’ampleur au mouvement citoyen plus large qui vise à la suppression de la loi 52. Celle loi, emblématique de l’arbitraire du régime de Ben Ali, prévoit notamment de lourdes peines d’emprisonnement pour les consommateurs de drogue douce.

Le 21 décembre, la cour d'appel a finalement libéré les trois artistes, acquittés pour vice de procédure, selon le communiqué officiel relayé par plusieurs journaux tunisiens. Si l’avocat des artistes, Ghazi Mrabet et les militants engagés pour la réforme de la Loi 52 se sont félicité de cette libération inespérée avant noël, les comités de soutien restent en place pour venir en aide aux centaines de condamnés encore incarcérés dans tout le pays pour des motifs semblables.

Légende photo

Atef Maatallah, Untitled, 2014, Crayon sur Papier Canson, Détail de l'installation © galerielmarsa.com

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