École d'art

Éric de Chassey n’ira pas aux beaux-arts

Par Vincent Noce · lejournaldesarts.fr

Le 7 juillet 2015 - 522 mots

PARIS [07.07.15] - Après le tollé provoqué par le départ de Nicolas Bourriaud, Fleur Pellerin explique les raisons de son limogeage et a indiqué que l’actuel directeur de la Villa Médicis n’ira pas à l’ENSBA.

La ministre de la Culture est sortie de son silence. Fleur Pellerin a démenti lundi l’information du Canard Enchaîné selon laquelle le congédiement de Nicolas Bourriaud de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts, qui fait scandale, serait dû à la volonté de recaser l’actuel directeur de la Villa Médicis. « Eric de Chassey n’ira pas à l’ENSBA », a-t-elle nettement déclaré hier.

En revanche, l’information selon laquelle ce dernier aurait bien été prié de quitter Rome cet été pour faire place à Muriel Mayette, de la Comédie Française, n’a suscité que ce commentaire prudent : « la question n’est pas d’actualité, la réflexion n’est pas close ». Lundi, Le Journal des Arts indiquait que ce mouvement avait été initié par le Premier ministre, ami de longue date de Gérard Holtz. Le journaliste sportif de France 2, qui a épousé Muriel Mayette il y a deux ans, nous a cependant indiqué qu’il n’était jamais intervenu en ce sens et qu’il « ne s’occupait pas de cette question ». Les choses semblaient cependant suffisamment avancées pour que l’administratrice de la Villa Médicis ait été priée en mai de se rendre à Paris pour rencontrer la comédienne afin de faciliter la transition, avant que le rendez-vous ne soit annulé. Eric de Chassey lui-même n’a toujours pas indiqué s’il serait candidat à son renouvellement.

En attendant de débroussailler ce méli-mélo, le conseil d’administration des deux institutions a été reporté. Avant même le conseil des ministres qui devrait acter le départ de Nicolas Bourriaud, le poste de directeur de l’ENSBA a été ouvert à candidature, jusqu’au 21 juillet, « y compris à l’étranger », indique le ministère, qui précise qu’un délai suivrait pour leur permettre de rédiger un projet.

Comprenant, mais un peu tard, que l’absence totale de communication l’avait desservie (1), la ministre a tenté d’expliciter le congé donné à Nicolas Bourriaud. Selon elle, affrontant une fronde généralisée l’année dernière, et après un « rapport d’inspection très défavorable, il a été renouvelé pour une année probatoire, au terme de laquelle il devait déposer un projet stratégique, qu’il n’a jamais remis ». « Les mandats d’un an, cela n’existe pas! et le projet, qui a été travaillé avec les enseignants et les étudiants, était inscrit à l’ordre du jour du CA qui a été annulé par le ministère », s’insurge l’intéressé, qui trouve « aberrant » d’être remercié un an plus tard, « alors que l’école a été pacifiée, la gouvernance reconstruite et un nouveau dynamisme trouvé ». En gros, le ministère reproche au démis de ne pas suivre les dossiers, ce qu’il qualifie d’arguments de circonstance du « plus haut comique », en énumérant ses actions. Au moins, le ministère sera soulagé d’apprendre que lui ne se veut « candidat à rien ».

Note

(1) Incidemment, la ministre tient à indiquer que son entretien prévu vendredi dernier avec le Nouvel Observateur « a été simplement reporté », en raison de l’actualité chargée.

Légende photo

Eric de Chassey © Photo Isabelle Waternaux

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