Des archéologues découvrent en Ethiopie la tombe d’une « beauté endormie »

Par Aurélie Baert · lejournaldesarts.fr

Le 12 juin 2015 - 501 mots

AKSOUM (ETHIOPIE) [12.06.15] - Des archéologues britanniques ont découvert une tombe de 2 000 ans d’âge dans laquelle reposait une femme en position fœtale entourée de nombreux objets précieux d’origine romaine. La découverte a eu lieu dans l’ancienne ville d’Aksoum, située au nord de l’actuelle Ethiopie.

Un groupe d’archéologues britanniques, dirigés par Louise Schofield, ancienne conservatrice du British Museum, ont découvert une tombe de 2000 ans d’âge dans laquelle se trouvait une femme en position fœtale avec de nombreux objets précieux à ses côtés. Cette découverte est l’aboutissement de six semaines de fouilles dans l’ancienne cité d’Askoum, au nord de l’actuelle Ethiopie. Cette tombe a été préservée grâce à la pierre qui la recouvrait, elle a pu être protégée des éléments climatiques. Louise Schofield a confié à The Ehiopian Observer qu’elle était époustouflée par cette découverte d’une si grande ampleur. Ils ont également découvert onze autres tombes, de guerriers, dans lesquelles se trouvaient également des objets romains du Ier et IIe siècle.

Les archéologues ont surnommé cette femme « Sleeping Beauty » en référence à la manière dont son corps était disposé et à ses nombreuses parures de bijoux. Cette tombe et les trésors qu’elle renferme, montre que cette femme devait être belle et adorée de son vivant.

Louise Schofield a précisé qu’elle était recroquevillée sur le côté, avec son menton dans ses mains et qu’elle regardait vers un miroir en bronze d’origine romaine. Elle portait une très belle bague en bronze, un collier composé de milliers de minuscules perles ainsi qu’un ceinturon orné de perles. La qualité de ses bijoux suggère son appartenance à un statut social élevé. D’autres objets romains se trouvaient à ses côtés, un gobelet, une flasque pour « récupérer les larmes de la mort », des pichets en argiles qui vont être analysés pour savoir s’ils contenaient de la nourriture pour sa vie après la mort.

L’âge et la cause de la mort de la femme ne sont pas connus, les archéologues vont tenter de les déterminer.

Cette découverte est importante pour les connaissances supplémentaires qu’elle apporte sur le royaume d’Aksoum notamment dans sa relation avec l’empire romain. Pour Louise Schofield, « l’Ethiopie est encore un endroit inconnu, mystérieux et chargé d’histoires légendaires ».
Le Royaume d’Aksoum ou Empire aksoumite était un royaume commercial important dans le nord-est de l’Afrique, qui s’est développé à partir du IVe siècle av. J.-C. pour atteindre son apogée au Ier siècle. Son ancienne capitale, Aksoum, se situait au nord de l’actuelle Éthiopie. Il est également le lieu présumé où reposent l’Arche d’alliance et la maison de la reine de Saba.

Les chercheurs et historiens pensaient que les relations commerciales entre le royaume d’Aksoum et Rome avaient débuté vers le IVe siècle, c’est-à-dire après la conversion au christianisme des aksoumites. Néanmoins, ces récentes découvertes ont permis d’identifier des relations bien antérieures avec les romains, les objets d’origine romaine retrouvés dans les tombes datent du Ier et IIe siècle.

Ces nouvelles découvertes seront déposées dans un nouveau musée allemand qui ouvrira à l’automne prochain.

Légende photo

Les Obélisques d'Aksoum en Ethiopie © Photo JialiangGao - 2002 - Licence CC BY-SA 3.0 

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