La Samaritaine au conseil d'Etat : le rapporteur public en faveur de LVMH et de la Ville de Paris

Par Margot Boutges · lejournaldesarts.fr

Le 3 juin 2015 - 425 mots

PARIS [03.06.15] - Le rapporteur public a demandé aux juges du conseil d'Etat de casser l'arrêt de la cour d'appel de Paris pour que la nouvelle Samaritaine puisse s'élever rue de Rivoli telle que dessinée par l'agence SANAA. Délibéré dans deux ou trois semaines.

Le troisième round dans le procès de la Samaritaine vient de commencer. Le 13 mai 2014, le tribunal administratif de Paris avait annulé le permis de construire de la nouvelle Samaritaine. Une décision confirmée en appel le 5 janvier 2015. La Ville de Paris et LVMH (propriétaire de la Samaritaine) s'étaient pourvues en cassation. Mais le 3 juin 2015, le rapporteur public a demandé aux juges du conseil d'état de casser l'arrêt de la cour administrative d'appel.

« La décision de la cour s'est fondée sur une interprétation partielle et restrictive du Plan Local d'Urbanisme », a déclaré le rapporteur, arguant que le jugement ne s'était basé que sur le défaut d'intégration de l'édifice dans le tissu urbain existant sans prendre un compte que les documents d'urbanisme exigent également que ne soit pas effectué de pastiche de l'existant. Le rapporteur a critiqué un PLU parisien « trop long », « trop bavard » et « presque contradictoire ». Pour le rapporteur, le projet de nouvelle Samaritaine conçu par l'agence d'architecture SANAA (à la façade de verre sérigraphie) ne vient pas trancher dans la perspective de la rue de Rivoli. « On ne peut pas parler d'unité homogène des bâtiments, la majorité des bâtiments étant certes des immeubles en pierre du XIXe et du début du XXe siècle mais voisinant avec d'autres bâtiments plus modernes, à vocation commerciale, avec des baies vitrées, des devantures sur plusieurs niveaux. »

« Nous vous proposons de laisser s'écrire rue de Rivoli une nouvelle page de l'histoire architecturale de Paris », a conclu le rapporteur, s'adressent aux juges dont la délibération sera connue dans deux ou trois semaines. Julien lacaze, vice-président de la SPPEF -association qui a attaqué le permis de construire de la « Samar » en justice- a témoigné de son inquiétude : « Si on décide que ce bâtiment est conforme au PLU alors qu'il traduit une véritable volonté de rupture avec l'existant, on peut craindre pour la continuité architecturale de Paris. » Rien n'est cependant perdu pour la SPPEF car les deux précédentes décisions de justice, rendues en faveur des associations, étaient déjà allées à l'encontre des conclusions du rapporteur. « Mais plus on monte dans la juridiction, puis le juge a tendance à suivre l'avis du rapporteur », a commenté Julien Lacaze.

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Chantier interrompu de la Samaritaine, le 3 juin 2015 - Photo Margot Boutges

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