Ventes aux enchères

Leclere - Maison de ventes investit l’hôtel Drouot

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 1 juin 2015 - 526 mots

PARIS

PARIS [01.06.15] - Le 19 mai dernier, l’OVV marseillaise Leclere a acheté des actions au Groupe Drouot, ce qui lui permet désormais de vendre à l’Hôtel des ventes, pourtant déserté depuis quelques années par plusieurs commissaires-priseurs parisiens.

Leclere – Maison de ventes a été créée en 2006 par Damien Leclere, commissaire-priseur à Marseille. Mais alors que certaines maisons de ventes parisiennes quittent Drouot pour se forger une identité propre, la maison marseillaise fait le mouvement inverse. « Nous organisons nos ventes de bijoux à Paris depuis quelques années et avons décidé d'élargir notre offre parisienne. J’ai obtenu l'agrément qui m'a permis d'acheter des actions. Pour l’instant, j’ai un nombre inférieur d'actions mais les actionnaires de Drouot ont jusqu'en 2017 pour détenir les 7 000 nécessaires pour être autorisés à continuer de vendre à Drouot », explique-t-il. Le but principal de la manœuvre ? « Proposer à nos vendeurs régionaux de vendre à Drouot, ce qui nous permettra d'avoir une vitrine de nos activités et de notre travail, nous amenant à connaitre de nouveaux acheteurs et de nouveaux vendeurs. Il n’est pas question de proposer les objets les plus importants à Paris (il n'y aura pas de tri petits lots en province / gros lots à Paris). Nous construirons nos ventes parisiennes comme nos ventes marseillaises en privilégiant la cohérence de celles-ci et la qualité de l'expertise », poursuit-il.

Mais si l’OVV devient un opérateur à part entière de l'hôtel Drouot, il reste avant tout un opérateur marseillais, qui dirigera les opérations directement depuis la province : pas de bureau dans l'immédiat à Paris. D’ailleurs, peu d'opérateurs provinciaux vendent à l'hôtel Drouot et en général, ceux qui le font ont des bureaux parisiens, comme l’OVV de Baecque par exemple, qui est établi à Lyon et qui a racheté Enchères Rive Gauche en 2014. « Chaque opérateur de ventes aujourd'hui peut imaginer un positionnement, une stratégie originale et inventive. Nous avons décidé d’utiliser les atouts du groupe Drouot : notoriété internationale, logistique, communication, web, propositions culturelles... pour stimuler notre propre développement et démontrer la fiabilité de notre service ». A chacun sa stratégie. Aymeric Rouillac, très dynamique également en province (Tours et Vendôme), suit avec intérêt les incursions d'Etienne de Baecque et de Damien Leclere à Drouot - « ce sont de grands travailleurs ». Mais pour sa part : « depuis 30 ans nous n'avons pas répondu aux sirènes parisiennes et anglo-saxonnes, cultivant nos prix records en province, où un petit chez soi vaut mieux qu'un grand chez les autres », lance-t-il fièrement.

La maison Leclere est un des opérateurs les plus importants de province (hors Paris) puisque depuis 2007, elle réalise un chiffre de ventes entre 7 et 9 millions d'euros par an, avec une trentaine de ventes chaque année, toutes cataloguées. Pour chacune des 12 spécialités de la maison (design, photo, Art Déco, art asiatique...), 3 ou 4 ventes cataloguées par an sont organisées. « Sauf les ventes de bijoux et montres qui sont entièrement organisées à Paris, nous ferons une vente par an dans chacune de nos spécialités », annonce le commissaire-priseur.

Coup d’envoi le 12 juin à Drouot, avec une vente d’art asiatique.

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Le hall réamménagé de Drouot © photo hôtel Drouot / courtesy hôtel Drouot

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