Art moderne - Art contemporain

La Fondation Vuitton fait une démonstration de force

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 30 mars 2015 - 385 mots

PARIS [30.03.15] - La Fondation installée au Bois de Boulogne a rassemblé 60 chefs-d’œuvre de l’art moderne issus des plus grands musées du monde. Un véritable tour de force.

Si l’on doutait encore des moyens et ambitions de la Fondation Vuitton, l’exposition qui ouvre mercredi 1er avril est une déclaration d’autorité. Première surprise, l’œuvre la plus récente est la sculpture L’Homme qui marche I d’Alberto Giacometti (Fondation Maeght) qui date de 1960. La Fondation de Bernard Arnault quitte un temps le champ de l’art contemporain pour regarder les œuvres majeures de l’art moderne qui guident sa propre collection.

Puis la stupéfaction succède à l’étonnement lorsque l’on traverse les 6 salles qui abritent 60 chefs-d’œuvre que l’on a croisés si souvent dans les livres. La Fondation a réussi l’exploit de rassembler ces légendes de l’histoire de l’art. « Toutes les œuvres ont été prêtées, il n’y a aucune location », dit-on à la Fondation où l’on met en avant le réseau constitué par Suzanne Pagé du temps où elle dirigeait le Musée d’art moderne de la Ville de Paris. C’est ainsi grâce à ses bonnes relations avec le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg qu’elle a pu obtenir l’immense Danse de Matisse porte-drapeau de la communication de l’exposition.

Si toutes les œuvres sont majeures, certaines se détachent par leur rayonnement particulier. L’une des versions du Cri de Munch (Oslo, Musée Munch) trône ainsi dans la salle consacrée à la séquence Expressionnisme subjectif. Un Rothko (n° 46, Museum of Contemporary Art de Los Angeles) et deux Nymphéas de Monet (Musée d’Orsay et Musée Marmottan Monet) président la section Contemplative tandis que L’Equipe de Cardiff de Robert Delaunay (Musée d’Art moderne de la Ville de Paris) règne sur la séquence Popiste (la vie moderne). Le thème de la musique qui clôt l’exposition offre un feu d’artifice avec notamment deux grands Matisse et le célébrissime Amorpha, fugue à deux couleurs de Kupka (Galerie Narodni à Prague).

Suzanne Pagé et Béatrice Parent, les deux commissaires de l’exposition ont aussi joué sur l’accumulation pour manifester leur supériorité. Une série de cinq autoportraits d’Helene Schjerfbeck rivalise avec quatre paysages de Ferdinand Hodler, sept tableaux de Piet Mondrian ou cinq nus de Picabia.

Avec un tel niveau de chefs-d’œuvre, il sera difficile à la Fondation de faire mieux si elle s’aventure à nouveau avant-guerre.

FONDATION LOUIS VUITTON

8, avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, 75116 Paris, tél. 01 40 69 96 00, www.fondationlouisvuitton.fr, tlj sauf mardi 12h-19h, vendredi 12h-23h, samedi-dimanche 11h-20h.

Légendes Photos :
La Fondation Vuitton dans le bois de Boulogne à Paris - le 6 décembre 2014 - photo Ludosane
Edvard Munch, Le Cri (1893 ? 1910 ?), Tempera et huile sur carton non apprêté, 83,5 Á— 66 cm, Oslo, musée Munch - Photo © Munch Museum

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