Nouvelle controverse sur le financement du pont-jardin de Londres

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 6 mars 2015 - 570 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [06.03.15] – Le projet très débattu de la construction d’un nouveau pont-jardin à Londres se retrouve plus que jamais sous le feu des critiques. Une lettre révélée par le Guardian prouve que le maire Boris Johnson envisage de faire appel partiellement à des fonds publics alors qu’il s’était toujours engagé à ne pas le faire.

Le projet d’un pont-jardin sur la Tamise dans la capitale anglaise, présenté comme un magnifique « diadème sur le front de Londres » et un cadeau offert aux Londoniens grâce à des financements privés, pourrait finalement s’avérer plus coûteux que prévu pour le contribuable. Le Guardian révèle en effet avoir eu accès à une lettre confidentielle accablante pour le maire de Londres Boris Johnson dans laquelle il serait précisé que les habitants de la capitale anglaise assureraient, en plus des 60 millions de livres de fonds publics déjà investis dans le projet, le financement des travaux d’entretien du pont à hauteur de 3,5 millions de livres annuels si les fonds privés collectés ne suffisaient pas à couvrir les besoins de cette nouvelle infrastructure. Le quotidien britannique dénonce une « gestion fourbe » du projet de la part du maire.

A la LBC radio, Boris Johnson martelait encore mardi 3 mars 2015 que « les frais d’entretien du pont ne seront pas assurés par le secteur public, je l’ai dit clairement ». La contribution publique au financement du pont se limiterait aux « 30 millions de livres venant de la compagnie de transports Transport for London ».
Dans une lettre adressée au Garden Bridge Trust, l’association chargée de lever les fonds nécessaires au financement du pont, Fiona Fletch-Smith, la directrice au développement, à l’entreprise et à l’environnement à la Greater London Authority écrit au contraire que « le maire a autorisé un accord de principe pour prévoir une telle garantie dans le but d’assurer l’entretien permanent du pont ». Elle affirme en outre que Boris Johnson « soutient pleinement » le projet.

La nouvelle a suscité de fortes indignations à la London Assembly. « C’est scandaleux », estime John Biggs, président du budget. « Boris Johnson a été pris la main dans le sac en train de mentir aux Londoniens. La promesse qu’il a faite de ne pas utiliser de fonds publics pour les frais de maintenance alors qu’il élaborait des plans exactement contraires montre à quel point sa parole a peu de valeur », poursuit-il. Dans un communiqué, le bureau du maire a confirmé le contenu de la lettre, ajoutant toutefois que « le maire a tout à fait conscience que cette garantie ne remplace en rien le but premier du Garden Bridge Trust, qui est d’assurer l’entretien du pont à perpétuité ».

Le Trésor britannique et Transport for London s’étaient déjà engagés à apporter une contribution de 30 millions de livres chacun et en décembre 2014, Boris Johnson avait donné son feu vert pour la construction du pont-jardin, malgré les nombreux opposants et détracteurs, après que le conseil de Lambeth et celui de Westminster ont donné leur accord.

Conçu par l’architecte britannique Thomas Heatherwick, le pont-jardin, dont les travaux pourraient débuter fin 2015 et s’achever d’ici 2018 se situera entre le pont de Waterloo et celui de Blackfriars. Il sera recouvert de plantes, d’arbres et de fleurs répartis sur une superficie de 6 000 m2. Le coût total de sa construction est estimé à 175 millions de livres, soit 222 millions d’euros.

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Boris Johnson, maire de Londres - © Photo johnhemming - 2006 - Licence CC BY-SA 2.0 

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