Les prisonniers de conscience d’Ai Weiwei, d’Alcatraz aux téléphones portables

L’exposition « @Large : Ai Weiwei on Alcatraz », présentée jusqu’au 26 avril 2015, est un véritable succès, selon Artdaily.org. Depuis son ouverture, il y a cinq mois, ce sont plus de 500 000 visiteurs en provenance du monde entier qui se sont succédés à Alcatraz. Ils se sont ainsi confrontés aux sept œuvres installées dans quatre lieux spécifiques du site. Cette redécouverte de l’île et de son histoire participe de l’engouement du public pour cette manifestation. Mais la réussite de cette dernière tient également aux problématiques qu’elle soulève à propos des droits de l’homme, de la liberté, de la justice et de l’incarcération.

La figure du prisonnier de conscience est particulièrement présente au sein de @Large. Cela s’explique notamment, comme le relève Artdaily.org, par le fait qu’Ai Weiwei a lui-même été détenu 81 jours par le gouvernement chinois en 2011 (*). Invoquant des soupçons d’évasion fiscale, ce dernier a finalement relâché l’artiste tout en lui interdisant de quitter la Chine. Ai Weiwei a donc conçu, dans son studio à Pékin, des œuvres telles que Yours Truly qui invite les visiteurs d’Alcatraz à envoyer des cartes postales à des prisonniers de conscience incarcérés partout dans le monde.

Les visages de ces personnes privées de liberté vont d’ailleurs être largement diffusés puisque, selon Blouinartinfo, Ai Weiwei a décidé de s’associer à la compagnie britannique Goo.ev pour réaliser une série de coques de téléphones reprenant les portraits de son œuvre Trace. Cette installation en LEGO figure 176 individus emprisonnés ou exilés à travers le monde en raison de leurs croyances ou de leurs affiliations. Cette initiative, alliée au hashtag #AiWeiweiAlcatraz ainsi qu’aux répliques en LEGO publiées sur Instagram, renforce la présence de l’artiste dans l’univers numérique.