Détournements de fonds à la mairie de Saint-Cyprien : le procès s’ouvre jeudi

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 4 février 2015 - 314 mots

PERPIGNAN (LANGUEDOC-ROUSSILLON) [04.02.15] – Le procès des 15 prévenus impliqués dans les malversations qui avaient ébranlé la commune de Saint-Cyprien s’ouvrira jeudi 5 février devant le tribunal correctionnel de Perpignan. L’ex-maire de la ville, qui accumulait des œuvres d’art par l’intermédiaire de la municipalité, ne comparaîtra pas puisqu’il s’est suicidé.

Jacques Bouille, médecin et ex-maire UMP de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), devait répondre de « blanchiment, corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts et entrave à la manifestation de la vérité ». Pour autant, il ne comparaîtra pas devant le tribunal correctionnel de Perpignan, ni le jeudi 5 février, ni par la suite. Et pour cause : il s’est suicidé en prison le 24 mai 2009, quelques mois après son incarcération. Jacques Bouille avait fait acheter par la municipalité des œuvres et objets d’art entre 2003 et 2008 pour une valeur de sept millions d'euros.

Dans cette vaste affaire de corruption, des élus et des fonctionnaires de la mairie (notamment Pierre Fontvieille, adjoint aux finances, Rémy Bolte, directeur de cabinet et Francis Montor, directeur des services de l’époque) sont accusés d’avoir aidé Jacques Bouille à accumuler des œuvres d’art payées par la commune. Le financement provenait également de pots-de-vin de chefs d'entreprise ou encore de liquidités versées par les entrepreneurs en échange de l’octroi de marchés publics. Parmi eux, l'avocat et promoteur suisse Damien Piller est poursuivi « pour financement, à hauteur de 400 000 euros, de dix tableaux - dont des œuvres de Maurice Vlaminck, Gustave Loiseau et Bernard Buffet - contre des décisions propices à ses plans immobiliers », rapporte l’AFP. La veuve de Jacques Bouille, Marie-Antoinette Alberny, comparaîtra également pour « recel et dissimulation de biens ».

Le tribunal correctionnel de Perpignan entendra ces 15 prévenus dès jeudi 5 février et jusqu’au 27 février. La mairie de Saint-Cyprien (dirigée depuis l'élection de 2009 par le maire UMP Thierry del Poso) est partie civile.

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La plage de Saint-Cyprien - © Photo Pepinyà - 2009

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