L’église de Puteaux illégalement repeinte par la mairie va retrouver ses couleurs

La mairie de Puteaux, qui est à l’origine du relooking illégal de l’église Notre-Dame de la Pitié, un bâtiment du XVIe siècle classé monument historique, va rendre à l’église des couleurs plus en accord avec le reste du bâtiment. Au cours de travaux de rénovation conduits sans autorisation pendant les vacances de Noël, le chœur avait en effet été repeint en rouge vif, le baptistère en mauve et les statues en beige-jaune, suscitant un certain émoi chez les paroissiens et la DRAC Île-de-France, qui doit être prévenue avant tous travaux réalisés sur des bâtiments franciliens classés monuments historiques. La DRAC avait alors ouvert une enquête.

Selon la municipalité, ces travaux auraient été entrepris « à la suite de l'apparition de nombreuses fissures et infiltrations ». « La rénovation intérieure de l'édifice sera revue en concertation étroite avec le conservateur régional des monuments historiques », précise un communiqué. Le directeur régional adjoint des affaires culturelles pour l’Île-de-France Jean-Pascal Lanuit a annoncé que l’église allait « retrouver des couleurs plus en accord » avec le reste du bâtiment. Il serait question de rétablir une couleur « crème » ou « sable », se mariant mieux avec la couleur des pierres de l’église.

La municipalité aurait justifié son initiative auprès de la DRAC en assurant que « le choix des couleurs vives était lié à sa volonté d'organiser des événements culturels tels que des concerts », rapporte Jean-Pascal Lanuit, qui a souligné que cela n’était possible qu’« avec des choses réversibles, telles que des panneaux ou des tentures ». La mairie aurait selon lui « agi de bonne foi en pensant qu'il s'agissait de simples travaux d'entretien ».

Après s’être rendu sur place mercredi pour constater la situation et proposer un projet de rénovation « conforme à la valorisation du patrimoine », la DRAC doit maintenant réaliser des analyses sur les parties peintes afin de déterminer si les murs ont été ou non dégradés. Ces analyses permettront de savoir si la peinture doit être d’abord éliminée ou s’il est envisageable de seulement la recouvrir d'un enduit. (Avec AFP)