A Miami les festivités ont bien commencé

Par Frédéric Bonnet · lejournaldesarts.fr

Le 5 décembre 2014 - 552 mots

MIAMI (ETATS-UNIS) [05.12.14] - Alors qu’Art Basel Miami Beach connaît un bon début les évènements périphériques sont de plus en plus nombreux sans être tous du même niveau. Reportage de notre envoyé sur place.

C’est dans des allées surchargées que s’est ouverte mercredi 3 décembre la 13e édition de Art Basel Miami Beach, avec pour la première fois une journée réservée aux seuls VIPs et un vernissage repoussé au lendemain. Les affaires y sont allées bon train, mais sans non plus trop d’emballement, la plupart des marchands affichant des mines satisfaites sans être pour autant euphoriques... hormis ceux désireux de donner le change !

Le salon fait cette année montre d’une très belle qualité globale, avec des accrochages tenus et peu de « déchets » parmi les œuvres proposées, même si esthétiquement c’est un très grand écart qui est donné à voir.

Comme il est de coutume, la semaine est riche en événements. Concernant les autres foires, Design Miami semble sur la pente descendante, avec toujours le même quarteron de stands à la marchandise remarquable mais finalement attendue et souvent historique (Jousse entreprise, Kreo, Patrick Seguin, Demisch Danant…) et autour le vide, ou plutôt un trop plein d’objets inutiles et tape-à-l’œil, à l’instar de Studio Job chez Carpenter Workshop, qui en viennent à faire se demander ce qu’est le design contemporain ?

Au nombre des foires off, NADA à de nouveau fait le plein lors de son inauguration, avec quelques belles enseignes comme Frutta (Rome) proposant un ensemble de qualité de toiles de l’américain Stephen Felton ou Rod Bianco (Oslo) avec un solo show de dessins de Bjarne Melgaard. Sur Untitled, à la conception de laquelle ont cette année œuvrés les français Mélanie Scarciglia et Christophe Boutin, fondateurs des éditions Onestar Press, le niveau général est en hausse, avec une majorité d’accrochages évitant le fouillis et un nombre non négligeable de projets solo, à l’instar de Mathieu Mercier chez Denis Gardarin (New York) ou Rebecca Ward chez Ronchini (Londres).

Toujours très courues, les collections privées se sont montrées relativement décevantes, entre un accrochage brouillon et lassant à la Rubell Family Collection, où s’enchaînent les stars du marché, à l’exception de la belle surprise de l’installation du sud-africain Serga Alain Nitegeka, tandis que la présentation de la présentation de Carlos et Rosa de la Cruz est restée identique à celle de l’année dernière.

Au point de vue institutionnel, la nouveauté est cette année venue de l’inauguration, dans le Design District, de l’Institute of Contemporary Art (ICA) de Miami, installé dans les locaux de ce qui fut le Moore Space. Pedro Reyes et Andra Ursuta ont l’honneur d’y essuyer les plâtres avec des propositions pertinentes. Au Pérez Art Miami Museum, qui fête son premier anniversaire, c’est surtout le projet du canadien Geoffrey Farmer qui enchante, sorte de mini opéra d’une durée de 9 minutes qui se joue dans une salle close où s’anime tout un petit monde d’objets et de figurines dispersés sur une estrade. Mais « l’événement » tenait dans l’exposition dévolue à la collection de l’architecte d’intérieur Peter Marino au Bass Museum, où l’on semble avoir fait fi du respect dû aux œuvres et artistes, tant l’accrochage mélange tout et n’importe quoi, du sol au plafond, sans pour autant que ce dispositif s’apparente à une véritable réflexion sur la manière d’accrocher de l’art.

Légende photo

Le stand de Gió Marconi à Art Basel Miami Beach - 2014 © Art Basel / www.artbasel.com

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