La Fiac poursuit sur sa lancée du vernissage

Par Frédéric Bonnet · lejournaldesarts.fr

Le 25 octobre 2014 - 511 mots

PARIS [25.10.14] - Après un démarrage en fanfare, les affaires se poursuivent à la Fiac. À (Off)icielle, la manifestation bis qui se tient à la Cité de la Mode et du Design dans l’est de Paris, commerce et affluence sont satisfaisants, malgré sa faible qualité globale.

« On se croirait un dimanche après-midi, je me demande ce que va être le week-end ? », s’exclamait Maria Florut sur le stand d’Eva Presenhuber (Zürich) dans l’après-midi du vendredi 24 octobre. « Il y a beaucoup plus de monde que les vendredis des années précédentes », confirmait de son côté Bruno Delavallade (Praz-Delavallade, Paris). Au milieu des travées encombrées, les transactions se poursuivaient au-delà du vernissage. « La Fiac est une foire où l’on se sent bien et où contrairement à Frieze il se passe des choses toute la semaine et pas seulement le premier jour », poursuivait Maria Florut, en écho à un sentiment général. Nicolai Wallner (Copenhague) a par exemple cédé son beau pavillon de verre de Dan Graham à une collection européenne, tandis que Proyectos Monclova (Mexico) s’est défait pour 30 000 euros d’une belle installation de Simon Fujiwara. Au-delà des troupes européennes et américaines, des acheteurs venus du Moyen-Orient étaient également présents et actifs sur le salon.

Sur (Off)icielle, la manifestation parallèle de la Fiac dédiée à la création émergente, le commerce semblait là aussi satisfaisant pour un certain nombre d’exposants, et s’être poursuivi après l’importante affluence du vernissage. Semiose (Paris) y annonçait avoir vendu des œuvres de tous ses artistes présents sur son stand à des collectionneurs français, belges et marocains, tout comme De Roussan (Paris), où Anne Bourgois se félicitait en outre que « probablement des choses vont se concrétiser par la suite, comme jamais avec aucune foire auparavant. »

Ce succès commercial ne doit toutefois pas occulter le fait que cette nouvelle foire a fait montre d’une qualité globalement passable. Le contenant d’abord, bas de plafond et aux allées étroites, était peu avenant, sans parler d’une accessibilité malaisée depuis le centre de Paris. Le contenu ensuite, avec un nombre non négligeable d’exposants qui n’y avaient pas leur place avec des propositions faibles, plates, sans âme, cédant pour beaucoup aux gimmicks de l’époque et notamment celui déjà dénoncé d’une peinture facile et sans exigence aucune, mais facile à écouler tant elle se veut séduisante ; c’est que la mode est à la peinture, mais à la mauvaise, malheureusement !

Peu d’exposants ont pris le parti de propositions audacieuses et d’accrochages un peu forts, comme l’ont fait Ritsch-Fisch (Strasbourg) ou Sabot (Cluj) par exemple. À l’inverse, notable était le fait que des galeries d’un niveau très honorable, avec des artistes intéressants, ont joué la sécurité avec des accrochages palots, ce qui est au demeurant compréhensible au vu du prix excessif des stands : près de 12 000 euros pour une surface de 20 mètres carrés.

À ce prix là il restera difficile d’attirer à (Off)icielle de bonnes galeries véritablement émergentes qui devraient être la cible prioritaire, et pour qui les frais engagés sont trop importants avec des œuvres pour beaucoup situées dans une gamme de prix allant de 2 à 15 000 euros.

Légende photo

La FIAC (OFF)ICIELLE à la Cité de la Mode et du Design à Paris - 25 octobre 2014 - © photo Ludosane pour LeJournaldesArts.fr

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