Une banque propose d’hypothéquer la collection du Detroit Institute of Arts

Solution alternative à la vente pure et simple des œuvres qui avait été envisagée l’année dernière par l’administrateur nommé par l’Etat, Kevyn Orr l’offre d’Art Capital permettrait à la ville d’obtenir un prêt évalué entre 500 millions et 3 milliards de dollars à un taux d’intérêt « raisonnable » selon le New York Times. La collection d’art du Detroit Institute of Arts (DIA) constitue une garantie non négligeable puisque estimée à 8,1 milliards de dollars selon les experts mandatés par Art Capital.

Endettée à hauteur de 18,5 milliards de dollars (13,6 milliards d’euros) auprès des caisses de retraites et des organismes financiers, la ville a prévu de lever 800 millions de dollars afin d’assurer le paiement des pensions des retraités de la ville et de mettre à l'abri la collection du musée. Bien que ce plan ait été accepté par la majorité des acteurs concernés, certains le jugent illégal car non-conforme au principe d’égalité des créanciers dans le cadre d’une procédure collective.

Art Capital suggère indirectement que la justice devrait rejeter ce plan. D’après les propos de son directeur, Ian Peck, recueillis par le New York Times, les biens que constitue la collection du DIA doivent servir à trouver un plan de sortie, tout en étant préservés, conformément à leur statut de trésor national. En suivant cette proposition, Detroit conserverait la propriété des œuvres d’art du musée sous réserve que la ville rembourse son emprunt.

Cette offre n’est pas sans risque, comme les poursuites menées à l’encontre de la photographe américaine Annie Leibovitz l’ont rappelé il y a quatre ans.