Aurélie Filippetti ne veut pas rester au gouvernement

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 25 août 2014 - 273 mots

PARIS [25.08.14] - Après la démission de Manuel Valls, Aurélie Filippetti écrit au Président de la République et au Premier Ministre pour leur signifier qu’elle « n’est pas candidate à un nouveau poste ministériel ».

La lettre publiée par Le Monde est un véritable camouflet pour François Hollande et Manuel Valls. Dans cette lettre, l’ex ministre de la Culture et de la Communication annonce qu’elle ne souhaite plus rester au gouvernement, contrairement aux usages républicains. En général, les ministres, sauf s’ils disposent d’un poids politique important, ce qui n’est pas son cas, indiquent leurs intentions de manière plus discrète.

Les motifs sont particulièrement sévères pour les deux têtes de l’exécutif. Aurélie Filippetti leur reproche de ne pas infléchir la politique gouvernementale vers une politique plus orientée vers la demande. « Nos concitoyens attendent de nous une politique réaliste mais de gauche » écrit-elle. Plus encore, elle leur reproche de « clore ce débat attendu par nos militants et électeurs ». Les termes sont cinglants, ravageurs.

La forme enfin laisse perplexe, tutoyant le président de la République et le Premier ministre, comme deux camarades du Parti Socialiste. On imagine difficilement François Mitterrand se laissant ainsi tutoyer par Jack Lang dans une lettre ouverte.

Aurélie Filippetti fait un pari hasardeux. En contribuant à affaiblir un exécutif déjà bien mal en point, elle prend le risque de susciter de solides inimitiés dans son propre parti et d’hypothéquer son avenir politique. « Il y a un devoir de solidarité mais il y aussi un devoir de responsabilité vis-à-vis de ceux qui nous ont fait ce que nous sommes » écrit-elle. Une position téméraire aux conséquences encore incalculables.

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Aurélie Filippetti - © Photo Thesupermat - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0

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