Un conservateur suisse accusé de complicité dans l’affaire des faux tableaux de la galerie Knoedler

Par Ismène Bouatouch · lejournaldesarts.fr

Le 4 avril 2014 - 336 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [04.04.14] – Le conservateur suisse Oliver Wick s’est retrouvé, le mardi 1er avril 2014, au milieu d’une bataille juridique opposant l’exploitant de casino, Frank J. Fertitta, à la galerie Knoedler, accusée de lui avoir vendu un faux Rothko.

Oliver Wick, conservateur à la Kunsthaus Zurich (Suisse), a été accusé par la cour de Manhattan, le mardi 1er avril 2014, de complicité dans une affaire opposant la galerie Knoedler, coupable d’avoir écoulé plusieurs dizaines de contrefaçons, et l’exploitant d’un casino à Las Vegas, Frank J. Fertitta. Le plaignant avait acheté le faux Rothko à la galerie Knoedler en 2008 pour un montant de 7,2 millions de dollars (environ 5,25 millions d’euros).

Oliver Wick, expert de l’œuvre de Rothko, avait été l’intermédiaire entre la galerie Knoedler et la galerie Eykyn Maclean, qui achetait l’œuvre pour le compte de Frank J. Fertitta. A l’époque des faits, Oliver Wick était conservateur à la Fondation Beyeler (Bâle), qui avait exposé quelques uns des faux Rothko, produits par un immigré chinois et vendus à des galeries d’art par la courtière Glafira Rosales.

Engagé en tant qu’expert par la galerie Knoedler, Oliver Wick avait personnellement contacté la galerie Eyky Maclean pour lui certifier l’authenticité de l’œuvre. « Tout est parfait, je ne vous aurais pas impliqué dans cette vente dans le cas contraire », écrivait-il dans un e-mail, cité par le New York Times. Frank Fertitta avait revendu l’œuvre, puis l’avait racheté 8,5 millions de dollars (6,2 millions d’euros) après avoir appris qu’elle était une contrefaçon.

Ann Freedman, l’ancienne directrice de la galerie Knoedler, qui a fermé en novembre 2011, continue de clamer son innocence. Elle affirme n’avoir jamais eu aucune raison de douter de l’authenticité des œuvres vendues par la courtière Glafira Rosales et avoir toujours fait expertiser les tableaux mis en vente. Malgré une réputation mise à mal, Ann Freedman semble toujours avoir la confiance des acteurs du marché de l’art puisque FreedmanArt, la nouvelle galerie qu’elle a ouverte à New York en 2011, semble tenir le coup.

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Kunsthaus Zürich - © Photo Roland zh - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0 

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