5 pièces constituent 85 % de la valeur des œuvres acquises du Detroit Institute of Arts

Par Julien Rocha · lejournaldesarts.fr

Le 23 décembre 2013 - 433 mots

DETROIT (ETATS-UNIS) [23.12.13] – Suite à la proposition de l’administrateur spécial de la ville de Détroit de vendre les chefs-d’œuvre de son musée pour combler les dettes municipales, Christie’s a évalué la valeur de ses pièces. L’estimation totale des 2 800 œuvres acquises par la ville est pratiquement constituée de seulement 5 chefs-d’œuvre.

Après avoir révélé l’estimation des 2 800 œuvres de la collection du Detroit Institute of Arts (DIA) acquises par la Ville (ne représentant que 5 % des collections du musée) entre 332 et 634 millions d’euros, la maison de vente Christie’s a dévoilé les estimations des pièces les plus emblématiques dans le New York Times du 19 décembre 2013.

Evalués ensemble à un maximum de 540 millions d’euros, cinq chefs-d’œuvre constituent à eux-seuls pratiquement toute l’estimation totale de la collection municipale. La toile de 1566 La Danse du mariage de Pieter Bruegel l’Ancien, dont les œuvres sont rares aux Etats-Unis, est l’une des images iconiques du musée et certainement son tableau le plus exceptionnel : il a été estimé entre 100 et 200 millions de dollars (73 millions - 146 millions d’euros). L’Autoportrait au chapeau de paille de Van Gogh, de 1887, est en seconde place des pièces les plus chères : il a été évalué entre 80 et 150 millions de dollars (58 millions – 109 millions d’euros). Vient ensuite La Visitation de 1640 de Rembrandt, évaluée entre 50 et 90 millions de dollars (36 millions – 66 millions d’euros), et la première peinture de Matisse à être conservée dans un musée américain, La Fenêtre, de 1916 (entre 40 et 80 millions de dollars, soit entre 29 et 58 millions d’euros). Un dessin de Michel-Ange réalisé vers 1508 pour la Chapelle Sixtine, reproduisant un torse et le célèbre geste du Premier homme dans la Création d’Adam, ferme le « top cinq » en étant estimé entre 12 et 20 millions de dollars (entre 8 et 14 millions d’euros).

Parce qu’il ne semble pas y avoir de tableaux de Bruegel l’Ancien encore aux mains des collectionneurs privés, la vente de celui du DIA constituerait « l’opportunité d’une vie, voire de plusieurs ». De ce fait, les marchands d’art et collectionneurs occidentaux frémissent à l’idée que La Danse du mariage puisse être acquise par un collectionneur asiatique ou oriental, plus enclin à ouvrir leur porte monnaie : selon Johnny Van Haeften, marchand londonien, ces toiles « sont aussi rares que des dents de poules, il est [donc] totalement envisageable qu’un milliardaire chinois se dise "C’est l’unique chance pour tout le monde d’avoir un Bruegel l’Ancien. Je paierai ce qu’il faudra". »

Légende photo

Pieter Bruegel l’Ancien (c. 1525/1530 – 9 September 1569) - La Danse du mariage (1566) - collection Detroit Institute of Arts - source wikipedia

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