L’exposition de la galerie menacée de poursuites par le vicaire de Rome a été saccagée par des vandales

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 30 octobre 2013 - 398 mots

ROME (ITALIE) [30.10.13] – L’exposition de la galleria L’Opera, qu’avait dénoncée le vicaire de Rome comme outrageante pour les fidèles, a été saccagée par une bande de vandales. Ils se sont introduits dans la galerie et ont tagué les œuvres à l’aide d’une bombe aérosol de couleur rouge.

D’abord visée par les menaces du Saint-Siège, la galleria L’Opera à Rome est devenue une cible bien réelle, puisqu’elle a été victime d’attaques de vandales armés de bombes de peinture rouge.

Selon l’assistante de la galleria L’Opera, dont le témoignage a été recueilli par International Business Times, cinq jeunes hommes se seraient introduits dans la galerie le 16 octobre 2013, leur tête couverte d’une capuche. Alors que l’un d’entre eux avait entrepris de la distraire, les autres se sont attaqués aux œuvres exposées avant de prendre la fuite.

Les assaillants ont endommagé trois toiles réalisées par les artistes Mauro Maugliani, Gonzalo Orquin et Luis Serrano, estimés à 36 000 euros. Selon la galerie, l’œuvre la plus abimée est l’une de celles de Mauro Maugliani, intitulée « En dieu nous croyons », qui peint de manière très réaliste le portrait d’une femme habillée d’une soutane noire à col romain de prêtre catholique.

Cette agression est intervenue à la suite de l’importante médiatisation qui a été faite autour des plaintes écrites du vicaire de Rome, envoyées à la galerie, qui avait conduit à l’autocensure de l’exposition inauguratrice de l’espace. Intitulée « Trialogo », et sous-titrée « Sœurs, Mariages, Intérieurs » cette exposition qui a ouvert le 25 septembre présente des œuvres questionnant en partie la religion. Informé de cet événement, et particulièrement choqué par la série de photographies « Si, Quiero » (Oui je le veux) de Gonzalo Orquin qui représentait des couples homosexuels s’embrassant devant des autels d’églises historiques, le vicaire de Rome avait menacé de poursuivre la galerie en justice si elle ne retirait pas ces photographies litigieuses. Afin d’éteindre la polémique, la galerie les avait recouvertes d’un cache noir.

Il semble que ce geste n’ait pas été suffisant pour apaiser la colère des croyants offensés par cette exposition, comme le montre cette attaque, ou ce blog décrivant l’exposition comme une « provocation des ennemis de l’Eglise inacceptable ».
En concertation avec les artistes, la galerie a décidé de laisser les œuvres accrochées telles qu’elles, afin de montrer le combat des artistes contre la censure et la violence en Italie.

Légende photo

Gonzalo OrquÁ­n, SÁ­, Quiero (2013) - Galleria L'Opera - Rome - Les photograhies des baisers des couples homosexuels ont été recouverts par l'artiste après la plainte du Vicaire de Rome. L'artiste a placé une série de croix noires en dessous de l’ensemble afin d’indiquer l’origine de la censure - Courtesy Galleria L'Opera

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