La basilique Saint-Sernin à Toulouse dévoile au public des fresques astronomiques réalisées au XIIIe siècle

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 4 octobre 2013 - 391 mots

TOULOUSE [04.10.13] – Pour la première fois, la basilique Saint-Sernin va présenter au public deux fresques du XIIIe siècle, qui représentent des cartographies du ciel tel qu’il était appréhendé à cette époque par les scientifiques et religieux sous l’égide des enseignements des grecs anciens.

Les cartes du ciel de la basilique Saint-Sernin, gérée par le Musée Saint-Raymond, sont dévoilées au public le dimanche 6 octobre 2013 lors de visites groupées. Possiblement des supports pédagogiques pour l’étude de l’astronomie dans un haut lieu de la culture chrétienne et de l’enseignement, ces cartes sont en tout état de cause des témoins de la diffusion du savoir des grecs anciens à travers le temps et l’espace, que seules quelques personnes parmi les historiens et spécialistes ont pu approcher.

Ces fresques sont situées dans un passage caché et en hauteur sous la galerie des tribunes, et elles ne sont accessibles que par un petit escalier étroit qui n’est jamais ouvert au public. Elles ont été réalisées avec des matériaux relativement rudimentaires et instables, de l’ocre rouge sur un badigeon de chaux, mais ont pourtant bien traversé les âges dans l’ensemble, malgré quelques lacunes qui cependant n’altèrent pas la compréhension du dessin.

Une première carte dépeint la Terre divisée en trois parties représentant chacune les trois continents connus à l’époque par les occidentaux : l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Reprenant les acquis de la théorie grecque du géocentrisme, la deuxième carte, qui est la mieux conservée, représente un ensemble de cercles concentriques, dont le centre est matérialisé par la Terre, et où le dernier cercle représente la limite de l’univers, l’Empyrée, où il est coutume dans l’iconographie de ce type de représentation d’y faire siéger Dieu. Les « astres » connus à l’époque (Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne) sont placés sur les autres cercles concentriques, afin de figurer leur révolution autour de la Terre.

Selon la conservatrice du musée, même s’il existe un certain nombre de cartes de ce type dans des livres, il est « exceptionnel » aujourd’hui de pouvoir en admirer sous forme de fresque aussi bien conservée – d’autant que cette théorie a été balayée par celle de l’héliocentrisme développée et défendue par Copernic au XVIe siècle.

Elles sont données à voir dans le cadre du festival La Novela, lors d’une visite de 45 minutes qui se fera à la lampe torche.

Légende photo

Détail de l’une des deux cartes cartes du ciel peintes au-dessus du collatéral nord de la basilique Saint-Sernin de Toulouse. XIIIe siècle - Photo © Jean-François Peiré / Courtesy Musée Saint-Raymond

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