Bruno Romeda entre soleil et vignes

Par Stefan Cornic · lejournaldesarts.fr

Le 5 août 2013 - 548 mots

LES ARCS-SUR-ARGENS [05.08.13] – En Provence, le domaine du Château Sainte-Roseline accueille une exposition de sculptures de l’artiste italien Bruno Romeda, aux côtés d’œuvres de Robert Courtright.

Venir à Sainte-Roseline, dans le Var, est une occasion de plus dans la région d’allier art et site singulier ; ajoutez à cela la possibilité de déguster des Côtes de Provence de ce vignoble classé et de satisfaire, outre l’œil, les papilles. Pendant l’été et jusque fin septembre, une dizaine de sculptures aux formes géométriques élémentaires de Bruno Romeda sont exposées, aux côtés de collages et masques de Robert Courtright dans le domaine du Château.

Cercles, carrés, triangles occupent le jardin, ainsi que le caveau de ventes. En extérieur, ces « fenêtres ouvertes » offrent aux rayons du soleil des possibilités de jeux d’ombres projetées, et cadrent le paysage ou l’architecture environnante, comme la chapelle du XIIe siècle dans laquelle sont exposés les collages de Robert Courtright, compagnon de Bruno Romeda décédé fin 2012.

Un dialogue entre les œuvres s’installe. Aux surfaces bidimensionnelles des collages monochromes sur toile de Courtright répondent les sculptures de Romeda, par essence tridimensionnelles mais qui ne remplissent ou n’enferment jamais complétement un volume : des lignes et courbes cerclent le vide, dessinent des contours.

Dans son mode de création, Bruno Romeda collecte, récupère puis assemble des matériaux trouvés, souvent du bois, et élabore ainsi ses modèles dans son atelier d’Opio. La patine du bronze moulé et coulé à Brescia en Italie, succède alors aux couleurs des divers morceaux de bois rassemblés. De cette approche résulte une irrégularité de reliefs sur les lignes ou courbes qui constituent les sculptures, si bien que l’épure et la simplicité perçue à distance revêtent un plus grand sens du détail observé de près.

Romeda était déjà présent dans le domaine Sainte Roseline, puisqu’un grand cercle se trouve dans le parc du château, aujourd’hui fermé au public. En demandant très gentiment, ou lors d’événements exceptionnels, il est possible de s’y promener parmi les sculptures acquises depuis plusieurs années par Aurélie Bertin et sa famille, propriétaires de Sainte Roseline. Des œuvres de Folon, Jim Dine, Bezzina, Rotraut, William Sweetlove, ou du mobilier de Bernar Venet y sont disséminés.

L’un des souhaits d’Aurélie Bertin, qui accueille des expositions à Sainte Roseline depuis treize ans en collaboration avec des galeries, est de mettre en place des visites guidées de manière à « accompagner le public dans sa visite, lui présenter les œuvres », de la même manière qu’un vigneron pour le vin.

L’exposition Bruno Romeda et Robert Courtright est organisée par la galerie Jean-Jacques Dutko, qui présente parallèlement dans son espace de l’île Saint-Louis, les « sculptures utiles » de Romeda : ses tabourets, chaises, tables, consoles, luminaires et autres éléments de mobilier, variations fonctionnelles de ses œuvres sculptées.

Pour une prochaine édition, Aurélie Bertin nous a confié vouloir faire venir l’artiste belge Arne Quinze, actuellement exposé au MAMAC de Nice et à la galerie Guy Pieters de Saint-Paul de Vence, galerie de retour après deux ans de fermeture et avec laquelle la propriétaire de Sainte Roseline a plusieurs fois collaboré pour ses expositions de l’été.

« Bruno Romeda & Robert Courtright », Château Sainte Roseline, Les Arcs, jusqu’au 30 septembre.

« Sculptures Utiles », Galerie Dutko, 4 rue de Bretonvilliers, Paris, jusqu’au 14 septembre.

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Bruno Romeda au château Roseline - © Photo Stefan Cornic

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