Amazon étend son empire à la vente d’art en s’associant avec des galeries

Par Alexandra Houël · lejournaldesarts.fr

Le 4 juillet 2013 - 444 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [04.07.13] - Le site Internet Amazon devrait lancer dans le courant de l’été 2013 une interface de vente d’art en ligne. Seules les galeries invitées par Amazon pourront y vendre les œuvres des artistes qu’elles représentent.

Jusqu’où ira Amazon ? Après les livres, l’informatique, l’électroménager, l’américain s’est lancé l’automne dernier, dans le vin avec « Amazon Wine ». Amazon tente à présent une incursion sur le marché de l’art avec le lancement d’une nouvelle interface de vente d’art en ligne qui, encore à l’échelle de projet, serait intitulée Amazon Fine Art Gallery.

Ce n’est pas sa première incursion dans l’art. En 1999, Amazon avait noué un partenariat avec Sotheby’s, qui avait échoué après seulement 16 mois d’existence, les ventes ne décollant pas -une initiative peut-être un peu trop avant-gardiste pour l’époque-. Plus de 10 ans plus tard, l’échec enterré, Amazon se relance dans l’aventure, surfant cette fois-ci sur une vague déjà bien solide.

Ces dernières années, on a en effet vu fleurir une multitude de sites Internet se positionnant sur le premier ou le second marché, et proposant l’achat d’œuvres d’art « en un clic » tel que Artsy, Paddle8, ou encore Cotsco, son compétiteur.

Le géant du commerce en ligne n’a fait aucune annonce officielle et a décliné toute demande de commentaire. Selon le Wall Street Journal, en mai dernier, des dizaines de galeries américaines ont été approchées par Amazon qui leur a annoncé le lancement pour cet été d’une « galerie d’art virtuelle », où les internautes pourront acheter des œuvres d’art originales commercialisées par des galeries invitées. La sélection des vendeurs permet à Amazon de professionnaliser son offre en apportant aux internautes l’assurance d’un nom et d’une qualité.

Les galeristes approchés par Amazon refusent de s’exprimer, laissant tout au plus entendre que l’interface devrait ressembler à celle d’« Amazon Wine ». Des accords auraient déjà été conclus avec des dizaines de galeries, qui proposeront un millier d’œuvres. Le site prendra une commission sur la vente comprise entre 5 et 15 % du prix.

Amazon aurait eu des difficultés à convaincre les galeries approchées, dont beaucoup auraient répondu négativement à l’invitation, et c’est sans surprise. La viabilité de ce genre d’entreprise n’est pas du tout assurée, il y a eu en effet pour beaucoup de tentatives beaucoup d’échecs. Il est de plus difficile de trouver des œuvres qui se vendent bien en « vitrine virtuelle », sauf si ce sont des tirages, ou des œuvres de grands noms car l’appréciation de la matérialité d’une œuvre est souvent décisive dans l’achat. Autant de difficultés avec lesquelles Amazon va devoir composer, s’il ne veut pas connaître un deuxième échec sur ce terrain là.

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