La cause des autistes a attiré les enchérisseurs

Par Éléonore Thery · lejournaldesarts.fr

Le 11 février 2013 - 415 mots

PARIS [11.02.13] - La vente organisée par Artcurial au profit d’Autistes sans frontières a totalisé quelques 109 000 euros, avec Speedy Graphito et Alain Godon en tête. Une nouvelle preuve que le succès des ventes caritatives ne se dément pas, notamment parce que les particuliers peuvent défiscaliser leurs enchères.

La cause de l’autisme a sans doute avancé un peu le 6 février dernier, lors de la vente organisée par Artcurial. La maison de vente dispersait alors 56 œuvres originales sur puzzle, pour un total de 108 900 euros sans frais, les sommes s’entendant sans commission comme cela est d’usage dans les ventes caritatives.

La règle du jeu était imposée par l’association Autistes sans frontières : réaliser un travail sur une empreinte de puzzle de 40 x 32 cm. Parmi ceux qui s’étaient prêtés au jeu, Speedy Graphito et Alain Godon ont réalisé les meilleurs chiffres, avec respectivement 8500 euros pour l’un et 7500 euros pour l’autre, qui s’était particulièrement fait remarquer avec sa technique toute particulière de dessin en 3D.

« Les artistes issus de la scène urbaine se sont très bien vendus, de même que les pièces figuratives, sans doute attractives pour un public pas toujours habitué aux salles de ventes » explique Arnaud Oliveux, expert de la vente. Les prix au marteau ont globalement suivi la cote des artistes ; notons le bon score de Chanoir, emporté à 2600 euros et de Jérôme Mesnager « qui s’est mieux vendu que ses toiles » précise l’expert. Cette première vente à l’initiative de l’association atteint un bon score et l’ensemble des pièces a trouvé acquéreur.

L’événement prouve ainsi la bonne tenue des ventes caritatives, et particulièrement celles d’Artcurial dont le produit total en 2012 avoisinait 1% de son chiffre d’affaires, soit 1,4 million d’euros. Si le succès de ces ventes ne se dément pas, c’est certes en raison des causes soutenues, du bon esprit régnant en salle des ventes, mais également parce que les particuliers peuvent défiscaliser leurs enchères. Le montant est ainsi assimilé à un don, permettant une réduction d'impôt égale à 75 % du montant, dans la limite du plafond de 513 euros, et de 66 % au-delà, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Certes la vente offre par le biais des œuvres une contrepartie qui n’est théoriquement pas autorisée par la loi, mais la pratique est monnaie courante. « Ainsi, les enchérisseurs peuvent acheter plus cher et les associations récupérer plus de dons » précise Arnaud Oliveux. Une opération gagnant-gagnant.

Légende photo

Speedy Graphito - Travail sur empreinte de puzzle - 40 x 32 cm - Oeuvre réalisée au profit d’Autistes sans frontières pour la vente du 6 février 2013 chez Artcurial

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