Andrée Putman, la « grande dame du design », est décédée à l’âge de 87 ans

Par Sarah Barry · lejournaldesarts.fr

Le 21 janvier 2013 - 412 mots

PARIS [21.01.13] – Designer et architecte d’intérieur, Andrée Putman, qui se faisait l’ambassadrice du goût français à travers le monde a définitivement rompu avec le temporel. Elle s’est éteinte samedi 19 janvier 2013 à son domicile parisien.

On ne compte plus les lieux prestigieux, des grands hôtels au bureau de ministre, en passant par les musées d’art contemporain, qui abritent les créations sobres et élégantes de la designer au carré blond. Son style aussi épuré qu’aventureux, qui mariait les époques dans des confrontations matérielles éloquentes, fut sollicité par Karl Lagerfeld, Yves Saint-Laurent, Jack Lang, et bien d’autres. Même pour les sièges du supersonique Concorde. Une véritable « touche-à-tout » donc, comme elle se définissait plaisamment, prête à explorer de « nouveaux territoires » avec le goût du risque.

Andrée Aynard naît le 23 décembre 1925 à Paris. Une première vocation, inspirée par sa mère, la fait pianiste de talent. Mais elle troque brutalement l’avenir musical rêvé par sa famille pour une autre destinée artistique, qu’elle amorce dans le journalisme et dans la fréquentation de créateurs, de collectionneurs et d’intellectuels fantaisistes (entre autres Niki de Saint Phalle, Samuel Beckett, ou encore Juliette Gréco). Son mariage en 1958 avec Jacques Putman, éditeur et critique d’art, est concomitant avec l’abandon de la presse féminine et la conduit au poste de directrice artistique des magasins Prisunic. Commence alors son travail dans le design et l’art contemporain, qu’elle veut accessible pour le grand public.

La suite témoigne des ambitions d’une personnalité stricte et perfectionniste. En 1971, elle passe à la direction artistique de « Créateurs et industriels », société qui mettra sur les rails divers jeunes stylistes, comme Jean-Paul Gaultier ou Jean-Charles de Castelbajac. Après son divorce en 1978, elle fonde « Ecart » et fait de l’autonomie une confirmation, qui lui ouvrira les portes d’une renommée internationale. Si elle doit finalement renoncer à « Ecart », elle crée en 1997 le Studio Putman, que sa fille Olivia dirige depuis 2007.

Les voix du monde de la culture et de la mode se sont élevées pour lui rendre un dernier hommage : « La Jeanne d’Arc du design » et « ma seconde maman » (Jean-Charles de Castelbajac), « l’harmonie même » (Jack Lang), « une très grande artiste et une femme libre » (Aurélie Filippetti)… C’est mercredi 23 janvier 2013, à l’église de Saint-Germain-des-Près, qu’ont lieu les obsèques de la grande technicienne de la lumière et de l’espace, qui poinçonna le monde de son damier noir et blanc.

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Andrée Putman - 2012 - copyright photo Henry Bourne 

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