La restauration du Rothko vandalisé à Londres sera difficile

Par Romain Bouvet · lejournaldesarts.fr

Le 23 novembre 2012 - 330 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [23.11.12] – Les dommages causés par le graffiti de Vladimir Umanets en octobre dernier sur « Black on Maroon » de Mark Rothko semblent plus sérieux que ce que l’on craignait. Les spécialistes pensent qu’il faudra plus d’un an pour réussir à restaurer la toile.

En octobre dernier, Vladimir Umanets (de son vrai nom Wlodzimierz Umaniec) s’était fait connaître en vandalisant Black on Maroon, une toile de Mark Rothko exposée à la Tate Modern. Le jeune homme d’origine polonaise avait laissé une inscription sur la toile « Vladimir Umanets, a potential piece of yellowism » avant de prendre la fuite. Si le vandale est depuis passé devant un tribunal, la toile elle n’a pas retrouvé sa place dans les salles de la Tate Modern. Après analyse, les spécialistes réunis par le musée pensent qu’il faudra compter au moins 18 mois de restauration pour rendre au tableau son aspect originel.

En dépit de leur apparente simplicité, les œuvres de Rothko sont très difficiles à traiter. Artiste méticuleux, le peintre composait ses œuvres en superposant de multiples couches très fines de peinture. De plus, Rothko avait pour habitude de constituer ses couleurs en mélangeant des éléments variés tels que de la colle, de la résine synthétique ou de l’œuf. Ces compositions multiples rendent le choix d’un solvant adapté très difficile. Une étude poussée de Black on Maroon ainsi que des techniques de Rothko seront donc nécessaires avant même de pouvoir proposer un diagnostic.

Les premières analyses ont révélé qu’Umanets a utilisé un stylo spécialement conçu pour le graffiti. L’encre répandue sur le tableau est conçue pour résister aux intempéries extérieures. Elle sera donc particulièrement difficile à faire disparaître, et sa composition pourrait s’avérer très nocive pour l’œuvre. L’encre a pénétré en profondeur non seulement dans les couches de peinture mais également dans le support. Les restaurateurs devront nettoyer couche après couche le « mille feuilles » qui compose la matière picturale du tableau, puis le réassembler une fois l’encre retirée.

Légende photo

Tate Modern - © Photo buggolo - 2007 - Licence CC BY 2.0

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque