L’artiste écossais William Turnbull s’est éteint à l’âge de 90 ans

Par Anouk Rijpma · lejournaldesarts.fr

Le 20 novembre 2012 - 518 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [20.11.12] – Le peintre et sculpteur écossais William Turnbull est décédé jeudi 15 novembre, à l’âge de 90 ans. William Turnbull s’est rapproché tour à tour du minimalisme, de l’abstraction sculpturale et de l’expressionnisme abstrait. La dernière rétrospective de son vivant a eu lieu à la Waddington Gallery en 2007.

« Initialement, sa manière singulière de sculpter s’est développée en concomitance avec son séjour à Paris pendant l’après-guerre, où il y a rencontré Giacometti, Brancusi et Helion parmi tant d’autres. Il a mûri par une fascination pour les formes simples des cultures anciennes et européennes et sa recherche durable pour l’essence des objets. En cela, il s’est rapproché de la pureté de Barnett Newman, voire même de son contemporain Ellsworth Kelly.», a déclaré le directeur de la Tate Nicholas Serota, en hommage au peintre et sculpteur écossais William Turnbull décédé jeudi 15 novembre à Londres, à l’âge de 90 ans.

Né en 1922 à Dundee, Turnbull fait ses premiers pas comme illustrateur chez l’éditeur DC Thomson de 1939 à 1941, avant de rejoindre la Royal Air Force où il officie comme pilote durant la Seconde Guerre mondiale au Canada, en Inde et au Sri Lanka. En 1948, s’il échoue à valider son diplôme au sortir de la Slade School of Fine Art de Londres, il y fait en revanche une rencontre déterminante pour sa carrière future, avec le sculpteur Eduardo Paolozzi, l’un des fondateurs de l’Independent Group. Lequel est précurseur de la mouvance pop art en Angleterre – lancée par l’exposition « This is tomorrow » à la Whitechapel Art Gallery - que Turnbull rejoint en 1950 dans la foulée d’un séjour de deux ans à Paris où il se lie d’amitié avec l’un de ses mentors, Giacometti. En témoigne le petit bronze surréaliste Mobile Stabile qu’il réalise en 1949, exposé aujourd’hui à la Tate.

A l’Institut d’Art Contemporain de Londres, siège de l’Independent Group, Turnbull y côtoie dans les années 1950, le critique littéraire Lawrence Alloway, les architectes Alison et Peter Smithson et le peintre anglais Richard Hamilton. En plus de lectures sur l’existentialisme, tous réfléchissent et s’imprègnent des concepts du futurisme, du surréalisme, du Bauhaus et du dadaïsme.

En 1955, Turnbull se détourne de son approche linéaire de la sculpture – qu’il révèle en grande pompe dans son exposition « Aspects nouveaux de la sculpture britannique » à la biennale de Venise de 1952 - pour épouser les bronzes plus abstraits de Brancusi.

En 1957, c’est dans le « Colorfield Painting » de deux pionniers de l’expressionnisme abstrait américain - Rothko et Barnett Newman rencontrés lors d’un voyage à Manhattan - qu’il puise de nouvelles formes.

En 1960, il épouse la sculptrice singapourienne Jim Lim - décédée d’un cancer en 1997 à l’âge de 59 ans – avec laquelle il laisse deux héritiers : Alex et Johnny. Le premier co-réalise en 2010 avec Pete Stern, un documentaire intitulé Beyond Time, narré par Jude Law, réévaluant l’héritage de son père qualifié de « moderniste radical ».

Une exposition consacrée à l’artiste défunt est prévue au Chatsworth House (Derbyshire) du 10 mars au 30 juin 2013.

Légende photo

Portrait de William Turnbull, 1949, Paris - © Photo Courtesy Alex Turnbull www.williamturnbullart.com

L'Ecole centrale des arts et métiers où William Turnbull enseigna la sculpture de 1964 à 1972, Londres - Photo Felipe trivick - 2010

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque