Royaume-Uni - Patrimoine

Patrimoine britannique en danger : l’English Heritage sonne l’alarme

Par Romain Bouvet · lejournaldesarts.fr

Le 16 octobre 2012 - 431 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [16.10.12] – English Heritage a publié sa liste non exhaustive des sites patrimoniaux « à risque », dénombrant plus de 5000 sites en danger. La baisse du budget alloué à l’institution par l’Etat britannique ces dernières années ne permet plus la protection systématique du patrimoine classé.

Un site militaire ayant abrité la fabrication des premières bombes atomiques du Royaume-Uni, une ancienne fabrique de cloches ou les plus vieilles montagnes russes d’Angleterre, sans compter l’habituel lot de monuments anciens, de sites archéologiques etc.… Voila un petit échantillon des sites recensés dans le registre 2012 des patrimoines britanniques à risque publié par l’English Heritage. Cette diversité due à l’entrée de sites de plus en plus spécifiques oblige à multiplier les opérations de conservation. Le registre des bâtiments et sites anglais « à risque » dénombre cette année quelques 5 831 sites classés négligés, en particulier dans le sud-est du pays (487 sites en danger), nécessitant rapidement des interventions de protection ou de conservation.

Désignée sous le titre de Commission des bâtiments et monuments historiques d’Angleterre, l’ « English Heritage » n’est pas à proprement parler une agence gouvernementale. Elle est néanmoins financée en partie par le ministère de la Culture, des Médias et des Sports, et joue depuis sa création le rôle de conseiller du gouvernement sur le chapitre des sites historiques. Si des centaines de bâtiments ont pu être sauvés depuis la création du registre en 1998, les chiffres montrent que la liste des nouveaux sites en danger est supérieure au nombre de sites qu’English Heritage parvient à protéger. L’an dernier, 318 sites ont pu être sauvés et retirés de la liste contre 360 nouvelles entrées. Il faut dire que depuis quelques années, les coupes budgétaires du gouvernement ont considérablement compliqué et ralenti les interventions d’English Heritage qui avait vu en 2010 ses subventions baisser de plus de 32 %. Avec un patrimoine toujours en extension et des moyens réduits, l’institution ne raisonne désormais plus seulement en termes de valeur historique, mais également en termes de rentabilité économique. En se basant sur ces critères, seuls 13 % des 5 831 sites en danger pourraient générer de futurs bénéfices et mériteraient donc le statut « prioritaire ».

Cette situation préoccupante pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg. English Heritage ne disposant pas de moyens suffisants, le registre qu’elle publie ne prend pas en compte l’intégralité des sites présents sur le territoire britannique. C’est pourquoi un projet d’envergure visant à la réalisation d’une quinzaine d’enquêtes a été lancé par l’institution afin de déterminer quel pourcentage du patrimoine national est en danger.

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Entrepôt de bombes nucléaires à Thetford Heath, Suffolk, Angleterre - © Photo Keith Evans - 2009 - Licence CC BY-SA 2.0

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