Disparition

Disparition du peintre François Dilasser

Par Lucile Pages · lejournaldesarts.fr

Le 18 septembre 2012 - 342 mots

LESNEVEN (BRETAGNE) [18.09.12] - Le peintre François Dilasser est décédé dans la nuit du 15 septembre à l’âge de 86 ans. Les musées des beaux-arts de Bordeaux et de Rennes lui avaient consacré une rétrospective il y a tout juste deux ans.

Le peintre François Dilasser est décédé le week-end du 15 septembre 2012 dans sa ville natale bretonne, à l’âge de 86 ans. Né en 1926 à Lesneven, dans le Finistère, François Dilasser s’est entièrement consacré à la peinture à quarante ans, après une première carrière professionnelle. Il expose d’abord dans des galeries parisiennes, notamment chez Frédéric Giroux, et des institutions provinciales, puis à l’étranger (Etats-Unis, Allemagne, Luxembourg, Norvège).

De 2008 à 2010, une exposition rétrospective lui est consacrée aux musées des beaux-arts de Rennes et de Bordeaux. Le peintre a également réalisé de nombreux livres d’artistes en collaboration avec des poètes français comme Paul Louis Rossi, et fait l’objet de plusieurs ouvrages (catalogue et monographies entre autres), dont un entretien avec Charles Juliet aux éditions l’Échoppe en 1999. Plusieurs FRAC, dont ceux d’Ile-de-France, ont acquis ses toiles.

Artiste autodidacte, Dilasser a toujours dessiné, en commençant par reproduire les grands maîtres, puis par séries de thèmes personnels. C’est dans la répétition du dessin qu’il trouve sa source d’inspiration. Tout part du geste instinctif, de la main libre, pour se muer, par la répétition, en idée « ou plutôt en forme » avait-il un jour expliqué.

La caractéristique principale de l’œuvre du peintre est sans doute ce travail en série. Il travaille la forme jusqu’à épuisement du motif, sans relâche, jusqu’à ce qu’elle devienne une narration en soit. Une forme qui vit pour elle-même.

Des « jardins » de Bretagne, aux « Planètes », les œuvres de Dilasser (héritier de l’art brut, de Cobra et de Roger Bissière entre autres), constituent un univers unique et profondément poétique. Une œuvre quelquefois aussi légèrement enclin à la dérision, à la manière d’un Dubuffet, d’un Picasso ou d’un Soutine, l’humour comme « expression élégante et supérieure du tragique », avait écrit Jean-Marc Huitorel à propos de Dilasser.

Thématiques

Tous les articles dans Création

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque