Unesco

Des œuvres d’art de provenance illicite exposées à l’Unesco

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 25 juin 2012 - 340 mots

PARIS [25.06.12] – Une trentaine d'œuvres d'art, retrouvées par le Département pour la protection du patrimoine culturel des carabiniers italiens, sont présentées jusqu'au 6 juillet au siège de l'Unesco à Paris. L’institution souhaite à travers cette initiative, sensibiliser le public au « problème contemporain du trafic illicite d’objets culturels dans le monde entier ».

L’unité spécialisée des carabiniers, œuvrant pour la prévention et l'élimination du trafic illicite des biens culturels, existe en Italie depuis 1969. Le Département pour la protection du patrimoine culturel collabore avec les forces de police ainsi que les autorités judiciaires de plusieurs états (tels que l'Équateur, les États-Unis d'Amérique, la France, la Grèce et la Suisse) pour retrouver des œuvres volées ou illicitement exportées. Selon l’Unesco, les carabiniers auraient ainsi récupéré 961 082 antiquités et 500 000 autres objets, mais auraient aussi engagé des poursuites contre 28 600 personnes. Le général Pasquale Muggeo de la brigade des carabiniers, faisant référence à cette coopération internationale, a déclaré : « On ne travaille pas seulement pour notre pays mais pour une quinzaine d'autres, notamment la Serbie, la Bulgarie et la République Tchèque. On œuvre pour l'humanité toute entière ».

L’exposition proposant 31 œuvres originales datant du IVe siècle av. J.-C. au XVIIe siècle, se veut une synthèse de ce travail de terrain. Le général Muggeo précise qu’elle « vise à sensibiliser l'opinion mondiale sur la protection de patrimoine culturel ». Sont également mises en avant les techniques employées pour retrouver ces œuvres d’art, les difficultés rencontrées dans la lutte contre le trafic illicite et ses résultats, ainsi que les mécanismes mis en œuvre pour faciliter la restitution aux pays d'origine des objets récupérés.

Parmi les œuvres exposées figurent des vases antiques, deux portions de fresques, des tableaux du Guerchin et de Ludovico Carracci, une précieuse croix en ivoire datant du XIIe siècle, mais aussi des statuettes précolombiennes, quelques pages de manuscrits enluminés et l’une des premières lettres de Christophe Colomb imprimée en latin, ainsi que deux panneaux de cassoni (coffres médiévaux) peints au XVe siècle par Bernardino Fungai.

Légende photo

Cratère en calice attique à figures rouges avec une Gigantomachie, première moitié du Ve s. av. J.-C. - © Sopraintendenza Speciale per i beni archeologici di Roma - source www.unesco.org

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