Unesco

La commune d’Alange en Espagne vient de découvrir que ses thermes antiques sont classés au Patrimoine mondial depuis 20 ans

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 7 juin 2012 - 532 mots

ALANGE (ESPAGNE) [07.06.12] – Depuis le 8 décembre 1993, l’ensemble archéologique de la ville de Mérida est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Mais ce qu’ignorait la municipalité voisine d’Alange, c’est que les thermes romains d’Alange avaient été inclus dans cet ensemble. Mieux vaut tard que jamais, les autorités de la ville ont appris la nouvelle le 29 mai 2012, avec près de 20 années de retard.

José María Soriano, directeur général du Patrimoine culturel de la région de l’Estrémadure (Sud-Ouest de l’Espagne), se rappelle que la demande à la commission du Patrimoine mondial de l’Unesco avait été formulée par la ville de Mérida, la région et plusieurs institutions dont le Musée national d’art romain. L’ensemble de la ville antique d’Augusta Emerita, datant du 1er siècle avant notre ère, était concerné et incluait des aqueducs, des amphithéâtres, des temples… ainsi que les réservoirs de Proserpine (à 6 km) et de Cornalvo (à 12 km) et les thermes d’Alange, situés à 18 km du site. Le 8 décembre 1993, la commission de l’Unesco inscrivait  la totalité des sites antiques sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité. Selon Soriano, « toutes les parties concernées étaient censées le savoir ».

Toutes, sauf une. La municipalité d’Alange a découvert la « nouvelle » 18 ans et demi plus tard, lorsque le 29 mai 2012 le Consortium de la ville de Mérida a approuvé quelques modifications des éléments de l’ensemble archéologique sur l’inventaire de l’Unesco. « Je ne peux pas me l’expliquer. Quiconque a vu le dossier sait qu’il y a une mention spécifique notifiant les thermes d’Alange » a déclaré le maire de Mérida de l’époque, Antonio Vélez. Aucun des trois maires qui se sont succédés à Alange, pas même celui en poste en 1993, n’étaient informés. Idem pour les propriétaires des thermes : selon Fernando Fernández-Chiralt, directeur du site, « Ils sont venus faire des photos, mais comme nous n’avons plus eu de nouvelles après, nous avions compris qu’Alange n’avait pas été inclus dans la liste ».

Juan Pulido, maire d’Alange depuis 1999, affirme avoir été « informé par la presse. Aucune administration ni organisme officiel ne nous en avait avisé ». Bien que la bonne surprise soit mêlée à « une certaine indignation », il a déclaré à EFE : « Je ne vais pas chercher d’où vient l’erreur ni ce qui s’est passé pour que nous n’ayons pas été informés ».

Les eaux médicinales de la station thermale, toujours en activité dans une nouvelle structure, attirent chaque année 10 000 patients. Fernando Fernández-Chiralt affirme avoir dû dépenser 60 000 euros pour la publicité du site antique en 2011. « L’information, c’était ce qui nous manquait » pour donner de la valeur au monument, dit-il à El Periódico. Aujourd’hui entièrement reconnu comme monument du Patrimoine mondial – un acte de proclamation officiel est en préparation – les autorités locales pourraient rattraper les occasions ratées depuis 20 ans pour développer l’attrait des touristes à Alange. En effet, depuis que la nouvelle est enfin parvenue aux intéressés, une réunion a eu lieu entre l’administration de la ville et les propriétaires des thermes antiques pour étudier les retombées touristiques et entreprendre des initiatives en ce sens.

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Les thermes d'Alange - Espagne - © Photo Consorcio Ciudad Monumental de Mérida

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