Une exposition démonte le mythe de la fin du monde selon le calendrier Maya

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 9 mai 2012 - 464 mots

PHILADELPHIE (ETATS-UNIS) [09.05.12] – Au Penn Museum, l’exposition « Maya 2012 : Lords of Time », qui a débuté le 5 mai et se termine le 13 janvier 2013, tente de dissiper le mythe apocalyptique du 21 décembre 2012 qui aurait été prédit par le calendrier maya.

Les nombreux livres et films, parfois des best-sellers, et les sites Internet qui abondent n’en finissent plus de théoriser sur la fin du monde et de donner des raisons pseudo-scientifiques tendant à démontrer, calendrier maya à l’appui, que l’apocalypse aura lieu le 21 décembre 2012. Profitant de l’intérêt croissant porté à ce mythe depuis quelques années, le Penn Museum de Philadelphie, en partenariat avec l’Instituto Hondureño de Antropologia e Historia, dévoile l’art de la civilisation maya.

Au Washington Post, Norma Cerrato, conseillère au ministère des affaires juridiques du Honduras à l’ambassade américaine, a déclaré : « Peu importe ce qu’on peut dire à propos du phénomène ‘Décembre 2012’, le peuple du Honduras est sûr que cette année lui apportera une occasion unique pour partager une partie de son histoire et de sa culture avec le monde ». Co-dirigée par Loa Traxler, conservatrice au Penn Museum, et Simon Martin, conservateur adjoint, l’exposition fait voyager le visiteur à travers la civilisation maya dont les origines remontent au IIIe millénaire avant J.-C. et qui a disparu à l’orée du XVIIIe siècle sous le joug de la conquête espagnole. L’exposition présente 150 objets d’art dont une grande partie provient des fouilles du site archéologique de Copán (bijoux funéraires, figurines en céramique et répliques de sculptures trop grandes ou trop fragiles).

Grâce à des installations interactives, l’exposition démonte le mythe selon lequel le calendrier maya a prédit la fin du monde. Les Mayas ont conçu plusieurs systèmes calendaires en observant les mouvements célestes : le calendrier sacré de 260 jours, le calendrier solaire de 365 jours et le calendrier dit à « compte long » synchronisant les deux précédents. Ce calendrier à compte long a débuté en 3114 avant J.-C. Le 13 est le nombre sacré des Mayas ; or, la 13e période du calendrier à compte long se terminera le 21 (ou le 23) décembre 2012. Mais Loa Traxler précise que « c’est juste la fin d’un cycle ».

Le mythe de la fin du monde interprété dans la lecture du calendrier maya est mêlé à d’autres traditions eschatologiques présentes dans de nombreuses cultures et correspond à des craintes universelles. Entre extinction de l’humanité et destruction de la Terre ou de l’univers, d’autres courants de pensée plus positivistes y voient un changement radical de la conscience mondiale et prédisent une nouvelle ère pacificatrice. S’il ne se passe rien le 21 décembre 2012, les générations futures auront le temps de prophétiser sur la prochaine date de fin du monde annoncée pour 2116.

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El Castillo au Chichen Itza - © Photo : Fcb981 - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0

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