Hélène de Troie beauté fatale

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 23 avril 2012 - 243 mots

Maison-atelier dotée d’une immense collection de tableaux et de dessins, le Musée Gustave-Moreau organise régulièrement des expositions-dossiers pour faire découvrir un pan moins connu de l’œuvre du peintre.

La nouvelle exposition est consacrée au cycle d’Hélène de Troie, cycle iconographique que Moreau traite pendant plus de vingt ans. On connaît déjà bien le premier amour de l’artiste, la vénéneuse Salomé qu’il peint inlassablement ; on sait moins en revanche sa fascination pour une autre héroïne tragique, la belle Hélène de Troie.

Figure mythologique ambivalente, traditionnellement dénoncée comme une séductrice cruelle dont l’infidélité est à l’origine de la guerre de Troie, elle est parfois présentée comme victime de sa propre beauté et des caprices des dieux de l’Olympe. Son mythe envoûte Moreau et devient une source d’inspiration féconde qui donne naissance à de nombreux tableaux. Dans Hélène sur les remparts de Troie, elle surplombe, telle une statue mélancolique, un amoncellement de cadavres dans une composition éminemment symboliste. Hélène à la porte de Scée, toile d’une facture moderne et matiériste, présente une héroïne fantomatique victime de son destin, très éloignée de son image habituelle de femme fatale. Dans Hélène glorifiée enfin, Moreau lui offre une sorte d’assomption païenne et la réhabilite en tant que figure de l’éternel féminin. Malgré des espaces d’exposition limités et des contraintes muséographiques, le musée signe une exposition ténue mais intéressante.

Information

«Gustave Moreau – Hélène de Troie. La beauté en majesté », Musée Gustave-Moreau, 14, rue de La Rochefoucauld, Paris-9e, www.musee-moreau.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Hélène de Troie beauté fatale

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