Suisse - Art moderne

Fondation Beyeler - Bâle (Suisse)

Dans l’atelier de Pierre Bonnard

Jusqu’au 13 mai 2012

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 23 février 2012 - 356 mots

En 2006, la Fondation Beyeler acquit Le Dessert (1940), une nature morte tardive de Pierre Bonnard. Elle propose aujourd’hui une lecture thématique de son œuvre resserrée autour de soixante-cinq toiles.

Conçu comme un espace de vie réel, le parcours s’ouvre sur des scènes de rues parisiennes (Place Clichy, 1921), se poursuit dans la salle à manger du peintre avec Le Café (1915) et La Nappe blanche (1925).

Les trois salles de la fondation ouvertes sur le jardin sont consacrées aux paysages, comme La Terrasse à Vernon (1923) où les arbres, le ciel et le fleuve au loin se confondent. La salle de bains, espace intime de cette maison imaginaire, explore le nu féminin, au cœur du parcours comme au cœur de l’œuvre de Bonnard. Le corps de Marthe, son modèle et son épouse, change au gré de la lumière, des reflets de l’eau du bain et se démultiplie parfois dans celui d’un miroir.

Le thème du miroir et celui de la fenêtre, auxquels deux salles sont consacrées, sont sûrement les clés de compréhension les plus pertinentes pour saisir cette œuvre. Une photographie du peintre par George Besson (1917), dont le visage apparaît dans un coin de miroir, aurait pu ouvrir l’exposition tant elle parle de son art. Des œuvres de l’artiste sont accrochées autour de ce miroir sur un papier peint fleuri qui se reflète lui aussi. Les couleurs que l’on devine flamboyantes sur cette image noir et blanc et l’espace démultiplié qui déconstruit la perspective résument ses recherches picturales.

Dans la deuxième salle, le thème intérieur/extérieur, mis en place par la fenêtre dans ses tableaux, lui permet autant que le miroir de remettre en cause l’espace réel et de créer un espace purement pictural, celui de la surface de la toile.

La présentation d’une sélection réduite d’œuvres permet, comme le souhaite le conservateur Ulf Küster, de rendre visible chaque tableau. Mais ce souhait n’est que partiellement réalisé : le « White Cube » de l’espace d’exposition de la Fondation Beyeler empêche l’éclatement des couleurs qui régissent pourtant toute la peinture de Pierre Bonnard.

Voir « Pierre Bonnard »

Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Bâle (Suisse), www.fondationbeyeler.ch

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Dans l’atelier de Pierre Bonnard

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