Bande dessinée

Cité internationale de la bande dessinée et de l’image - Angoulême (16)

Art is Art Spiegelman

Jusqu’au 6 mai 2012

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 23 février 2012 - 381 mots

Après s’être vu décerner en 2011 le grand prix de la ville d’Angoulême, Art Spiegelman, bédéiste américain né en 1948, fait l’objet dans le bâtiment Castro d’une grande rétrospective de son œuvre.

L’opération est inédite. La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, de son côté, lui confie l’intégralité des espaces d’exposition permanente pour une carte blanche de grande ampleur : à « Artie » de dresser son propre panthéon, à savoir sa cartographie personnelle de la BD. Pour l’artiste : « Il y a, bien entendu, des recoupements. Des œuvres issues de la tradition franco-belge ont été très importantes pour moi. Mais on verra aussi des œuvres qui ne sont pas connues en France, et d’autres qui sont universellement connues, mais qui m’ont formé en tant qu’artiste et qui ont été déterminantes dans la perception de la bande dessinée, en tout cas aux États-Unis. Cette exposition constitue donc un regard alternatif sur le patrimoine. »

Au total, cent seize artistes et près de quatre cents œuvres, dont les siennes, sont réunis : dessins originaux, journaux américains, livres, magazines anciens et objets. Notons que dans le parcours de cette expo foisonnante une vingtaine de vidéos inédites sont présentes pour rappeler aux visiteurs à quel point la bande dessinée est un art premier.

Venant de l’underground américain, Spiegelman a connu le succès et la fortune critique avec son roman graphique Maus (1986). Par le biais du récit animalier (les Juifs sont des souris et les nazis des chats), il y montrait l’horreur de l’holocauste. Mais l’arbre Maus, si grand soit-il – c’est la seule BD à avoir reçu le prix Pulitzer –, ne doit pas cacher la forêt : Art Spiegelman, via des revues comme Arcade et Raw, accomplit un vrai travail de défricheur : c’est lui qui a révélé Chris Ware ou Charles Burns et qui a fait connaître des auteurs français, tel Tardi, en Amérique. Bien sûr, ces derniers sont montrés dans l’exposition. Bref, des Européens (Gustave Doré, Rodolphe Töpffer, etc.) aux Américains (comme Jack Cole et Wallace Wood, très peu vus en France), les plus grands de l’histoire du 9e art sont là.

Voir « Art Spiegelman. Le musée privé »

Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, 121, rue de Bordeaux, Angoulême (16), www.citebd.org

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Art is Art Spiegelman

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