Art moderne

Portfolio

Edgar Degas, le corps défeuillé

Musée d'Orsay (Paris), du 13 mars au 1er juillet 2012

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 22 février 2012 - 335 mots

Au Musée d’Orsay, l’exposition « Degas et le nu » explore l’évolution de l’artiste dans sa pratique du nu tout au long de sa carrière à travers les différentes techniques qu’il a expérimentées.

Le dessin
L’influence d’Ingres est prépondérante au début de la carrière de Degas. Mais même à la fin, le dessinateur n’abandonne pas l’approche académique qui consiste à mettre en place ses compositions à l’aide de dessins préparatoires. Du reste, il dessine ses nus. Bien qu’il explore les moyens d’expression les plus divers, le dessin reste le centre de la recherche
artistique de Degas.

Le cadrage
Une femme accroupie dans son tub s’appuie sur une main pour pouvoir mieux se laver le dos avec l’autre. À droite, des objets de toilette sont disposés sur une étagère dont le bord coupe nettement le tableau. Si le manche de la brosse à cheveux et l’anse de la cruche ne dépassaient du bord, on pourrait croire qu’il s’agit de deux tableaux. Ce cadrage serré révèle l’influence des premiers clichés photographiques.

L’art du pastel
Dans ses études de nus, notamment dans la série des femmes au bain, Degas a renouvelé l’art du pastel en donnant à ses nuances délicates une densité jusqu’alors inexplorée. Au début, Degas utilise le pastel à des fins graphiques et le développe dans les années 1880. Il associe le pastel à la peinture à l’huile et à la gouache et rehausse souvent ses monotypes au pastel. Favorisé par l’intérêt des collectionneurs, le pastel remplacera la peinture et les monotypes.

Le corps modelé
Les femmes à la toilette représentent près du quart des sujets sculptés par Degas. Ici, le peintre de la vie moderne revisite le thème de la scène du bain qui a tant inspiré les artistes de la Renaissance. Cette femme dans son tub, sculpture en bronze et zinc, est l’une des œuvres les plus singulières de Degas : la figure en plongée force le spectateur à la regarder par le haut. La perception normative de la sculpture en est totalement bouleversée.

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Edgar Degas, le corps défeuillé

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