Sous le soleil de Félix Ziem

Beaune, sa ville natale, lui offre une rétrospective riche de cent cinquante œuvres, peintures, dessins, sculptures issus de collections privées et publiques, présentées au Musée des beaux-arts. Elles  témoignent de son amour pour le Bassin méditerranéen et de son émotion pour la nature. Formé à l’école d’architecture de Dijon, Ziem s’installe à Marseille en 1839 et commence à peindre le Vieux-Port, Martigues, subjugué par ce « bain de lumière où l’on respire déjà l’air brûlant qui enivre des parfums mystérieux de l’Orient ». La mer l’inspire tant qu’elle décide, dit-il.

Vincent Van Gogh, grand admirateur, lui attribuait les plus beaux bleus, des bleus que Félix Ziem allait chercher à Venise, ville-passion où les reflets de l’eau lui semblent si singuliers, au nord de l’Afrique, d’où ses nombreuses toiles orientalistes, Constantinople, l’Égypte et la descente du Nil avec ses felouques, le Caire et ses scènes de la vie quotidienne. Ses pérégrinations l’emmènent aussi en Hollande, en Angleterre et en Russie.

Son style très personnel est en marge des courants picturaux du XIXe. Ziem est avant tout amoureux de la lumière. Serait-il un des précurseurs de l’impressionnisme ? Sur ses toiles réalisées pour la plupart sur le motif prime, il est vrai, le désir de capter  les variations  fugitives de la lumière. Les amateurs d’art l’apprécient, mais la critique lui est hostile. En tout état de cause, Ziem fut l’un des peintres les plus honorés et les plus cotés de son époque, et le premier artiste à rentrer au Louvre de son vivant.