Paris 1er - Musée du Louvre

Le dessein de Mariette

Jusqu’au 6 février 2012

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 20 décembre 2011 - 330 mots

Le nom de Mariette culmine au panthéon des amateurs de dessin. Ceux-ci se presseront au Louvre pour voir le vibrant hommage rendu par le musée parisien au « prince des collectionneurs » qui rassembla, à partir des années 1750, près de neuf mille dessins des principales écoles européennes.

Cet ensemble unique fut hélas dispersé en 1775, à l’occasion d’une vente aux enchères mémorable pendant laquelle l’administration royale, qui manqua hériter de la collection tout entière, put tout de même se porter acquéreur d’un bon millier de feuilles, dont une centaine sont actuellement exposées. Ce florilège, centré sur l’école française des XVIIe et XVIIIe siècles, ressuscite, temporairement, l’une des plus extraordinaires collections de dessins jamais constituée.

Celle-ci s’est construite avec méthode et dans un réel souci didactique, faisant cohabiter les grands maîtres avec les petits. C’est ainsi que les dessins de Poussin, Le Brun ou Watteau voisinent avec des feuilles d’artistes restés confidentiels, tels que Daniel Rabel ou René Charpentier, que le visiteur découvrira en même temps que des œuvres du collectionneur, lui-même fin dessinateur. Pierre Jean Mariette (1694-1774), fils d’un libraire éditeur, hérita des gravures et des dessins de la maison familiale, noyau de la collection, qu’il ne cessa d’enrichir. Cet héritage, ajouté à la fréquentation des érudits de son temps, contribua à la formation de son œil et de son goût.

Une salle pédagogique répond à la question : comment reconnaître un dessin Mariette ? Le visiteur repartira avec ces deux indices : le montage des dessins, d’un bleu intense, qui prendra le nom du collectionneur et, apposé de manière plus discrète, le chiffre de Mariette encerclé à l’encre noire. Quand ces deux signes manquent à l’appel, reste le précieux catalogue de la vente de 1775, illustré par Gabriel de Saint-Aubin, dans lequel les reproductions servent de point de départ à la patiente reconstitution de la plus exemplaire des collections.

Voir « Dessins français de la collection Mariette »

Musée du Louvre, aile Sully, 99, rue de Rivoli, Paris-1er, www.louvre.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Le dessein de Mariette

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