Scènes de crime

Ici, elles se dissèquent en une vingtaines d’images spectaculaires, crues et frontales, signées Rodolphe Archibald Reiss (1875-1929). Pour ce criminaliste suisse, à l’époque de renommée internationale, fondateur au début du XXe siècle de l’Institut de police scientifique de l’université de Lausanne, la photographie fut en effet le moyen de documenter le plus précisément tout ce qui peut être vu et constaté sur les lieux d’un délit. C’est d’ailleurs sa passion pour la photographie qui a conduit ce chimiste de formation à définir dès 1911 les méthodes et les procédés d’investigation de la police judiciaire.

Longtemps, le millier de clichés qu’il réalisa avec une maîtrise parfaite de la technique resta cependant en sommeil, le criminaliste étant plus connu pour être l’un des protagonistes de la criminalistique moderne que pour sa photographie. Il fallut l’exposition au musée de l’Élysée montée avec la complicité de l’Institut de police scientifique de l’université de Lausanne, détenteur du fonds Reiss, pour révéler en 2009 son talent en une petite centaine de clichés. À la BiLiPo, ce sont une vingtaine de tirages – seulement – Modernes grands formats de cette exposition que l’on peut découvrir, attiré par le regard maîtrisé de son investigateur et la tension, voire la répulsion, que chaque image dûment documentée délivre.